Un p'tit vote



Il est dit, selon la théorie du Chaos, que quelque chose aussi petit que le battement de l'aile d'un papillon peut finalement causer un typhon à mi-chemin autour du monde.


 
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 Queens with a tainted crown || ft Charlize [Double OS]

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Arizona J. O'Malley

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Arizona J. O'Malley

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MessageSujet: Queens with a tainted crown || ft Charlize [Double OS] Queens with a tainted crown || ft Charlize [Double OS] EmptyLun 16 Jan - 14:52


I'm angry sometimes my heart's on the line
❝I'm fueling a fire to watch it go up in flames || RP ONE SHOT❞





Arrondissement des audacieux,
Ancienne Manufacture d'arme,
23h45.

Je suis la guerre, je suis la mort, je suis l'ombre qui frappe lorsque trop épuisée, sous mon ciel sans étoiles, en silence tu t'endors. Je suis l'ange qui éveille les âmes et devant l'Éternel fait battre en les cœurs les tambours de sa rage immortelle. Je suis le fléau et l'accalmie qui chante lorsque d'un grondement de voix, à mon commandement se déchaîne Enfer et Chaos. Je suis la nuit qui pourchasse le jour et de mon char d'argent, d'un revers de main je fais s'abattre contre l'aube et ses sombres vautours le courroux d'Arès le dieu vengeur et sourd. De la Bravoure devenue stola de lumière je me drape et déverse en le monde corrompu les dix plaies annoncées, redoutées et promises pour l'humanité perdue. Je suis la haine qui hurle, brise et aliène, celle qui ronge les âmes et à la folie qui consume toute entière nous enchaîne. Et tu la sens mon âme qui se déchire, éclate et se morcelle parce que tu n'es plus mienne. Non tu n'es plus mienne, alors je brûlerais chaque parcelle de terre, dévasterais chaque cité, anéantirais le moindre plébéiens tourmentés jusqu'à ce que toute entière enfin tu me reviennes. Je me ferais souffre et flamme d'enfer jusqu'à ce qu'entre mes mains s'effondre les vallées mortifères et que des ruines austères jaillisse l'éclat de ton âme aurifère. Je suis l'ombre et la poussière qui d'un pas maudit et de l'autre lacère la terre devenue sombre torchère au lustre mortuaire.

Je suis la terreur, l'horreur et le mépris de tout cet immonde qui bonde les âmes abjectes et vagabondes et qui en mes veines d'une simple pulsation abonde, m'empoisonnant de la rage sublime et inféconde, m'abreuvant à la source des sources, celle de la vengeance qui explose en mes tempes telle une bombe qui promet au monde de ma bouche les vents d'outre-tombe et de ma main la sanglante moisson esquisse au supplice de mes supplices la divine hécatombe. Je suis la colère, celle qui dissimulée à l'orée de nos silences devenus sanctuaire de l'ombre, des cendres et de nos amers intérieurement nous déchire et nous crève avant que d'un hurlement, notre supplice divise le purulent univers au travers d'un cataclysmique coup de tonnerre scindant en deux à la fois et le ciel et la terre. Je suis la fureur et la fièvre, celle qui embrase mon sang lorsque haut dans les air ma main brandit le glaive au souvenir de tes lèvres et pourfend d'une salve d'aveuglante lumière les insatiables ténèbres qui nous submergent et en lesquels secrètement à petit feu je me désintègre. Je suis le venin et la démence qui s'enchaîne à mon âme de leur frénétique danse, laissant dans leur sillon l'âpre de ton absence. Je suis la vie en son indécence, l'impérissable tourment qui arrache au martyr toute clémence, l'humain et ses innombrables déviances, le divin en son efficience, la mémoire de nos défaillances seulement, ce n'est qu'au travers de toutes nos dissonances qu'il m'est possible d'atteindre ton cœur mit par la cruauté du monde en potence. Les entends-tu? Nos âmes depuis l'aube des temps entrées en résonance mais divisées par des siècles d'errance, elles sont là aujourd'hui à réclamer à l'unisson notre délivrance. Mais ici-bas, tout n'est que royaume fait de silence et d'indolence là où je te recherche en ces limbes dénuées de toute substance orientée par la sainte guidance. Je suis la sublime offense, le fou en attente de transcendance et me ferais abject concupiscence afin de t'extirper de ta geôle noyée par tes larmes devenues or de leur providence.

- Il y a deux choses que je hais dans la vie : me répéter et perdre mon temps. Et là, vois-tu, j'ai cette dérangeante impression de redondance qui commence légèrement à me taper sur les nerfs. Et... Tu ne souhaites pas me mettre en colère n'est-ce pas?

- Je, je sais rien j'te dis !!!

- Hun hun... Mauvaise réponse.


Une seringue vient s'abattre instantanément en la nuque de mon invité car oui, il n'est qu'un invité ici en mon théâtre aux pantins désarticulés et par la vie délaissée. Le sérum le consume graduellement, raidissant ses membres, le rongeant jusque dans sa chair, la sensation de brûlure intense égalant celle qu'ils t'ont fait ressentir, tant et si bien que je vois déjà les gouttes de sueur perler sur son front et lentement dégringoler le long de son épiderme. Je m'éloigne de quelques pas, contemple mon oeuvre avant de demander :

- Nouveau sérum, un ami m'a aidé à le concocter. Nous l'avons baptisé "Déluge". Ça devrait te rappeler des souvenirs non? J'espère que tu apprécies.

- Non, ça fait mal, beaucoup trop mal, arrête ça, je t'en prie, je veux pas. Je veux pas avoir à refaire ça. S'il te plaît. Pitié, s'il te plaît. Arrête ça, j'en peux plus. J'en peux juste plus...

- As-tu arrêté les simulations quand ils vous l'ont demandé? As-tu eu pitié quand elle n'en pouvait plus?

- Non mais on étai...

- Chut.

Immédiatement, mon index vient s'écraser sur ses lèvres graciles que je dévisage avec dégout avant de les déformer de mes doigts puis de les pincer en les frictionnant sans la moindre délicatesse:

- Garde ta salive. Tu sais bien que je ne fais que commencer.

D'un geste ma main se plaque contre sa bouche afin de le repousser et de m'en écarter, les chaînes qui le maintiennent suspendu au plafond du hangar vibrent de leur danse macabre et résonnent en un étrange écho au travers de l'antre sombre et aussi froid que le métal qui laboure ses poignets. Je louvoie autour de ma proie, me glisse en son dos puis lui demande d'un ton bas et calme :

- Qui est la personne que tu aimes le plus au monde ?

- Pitié non, pas encore, non. non, Re... Re-Reb non, non, non, NON!! Rebekah !! Rebekah, c'est ma petite fille Rebekah ! Je t'en supplie, je t'en supplie Arizona !! Fais pas ça, je t'en prie !


Je me rapproche davantage, fais claquer mon souffle chaud contre sa nuque avant de lui murmurer au creux de l'oreille :

- Vas-y continue, j'adore quand tu me supplies.

L'homme éclate en sanglot, des larmes roulant à présent le long de ses joues creusées par l'anxiété et les regrets de ses actes passés. Sans ajouter un mot, je tourne des talons, fais de nouveau face au captif et d'une simple pression sur mon bracelet connecté, le libère de ses chaînes. Son corps, retombe lourdement au sol, son genoux usé finissant de se rompre dans la chute, lui arrachant ainsi un hurlement de douleur alors qu'au même moment, une porte s'ouvre en le lointain, laissant ainsi filtrer de nouveaux bruits de pas. Ne comprenant pas ce qui se passe, ce dernier cligne plusieurs fois des yeux avant de me détailler d'un air perdu :

- Quoi? Qu'est-ce que... Pourquoi est-ce... ?

Les bruits de pas qui se voulaient au départ timides se font à présent plus rapides et rapprochés, battant une cadence particulière lorsque soudain éclate à travers tout l'entrepôt :

- Papa!!!!!

Sans attendre, l'enfant se jette au cou de son père. Celui-ci n'ose la regarder, la sers à peine contre lui de son bras gauche, les yeux rivés au sol, avant de fermement les clore tout en se balançant d'avant en arrière :

- Arizona? Qu'est-ce qu'il a mon papa? Il a l'air tout triste.

- Non ma chérie, papa compte dans sa tête pour jouer à notre nouveau jeu. Tu sais, celui que je t'ai appris avant de venir, tu te souviens?

- Ah oui!!! Le cache-cache géant !

- C'est bien ça, le cache-cache géant.

- On peut y jouer tout de suite?

- Qu'est-ce que t'en dit Papa? On y joue tout de suite?

- Vingt-Deux. Vingt-trois. Vingt-quatre. Vingt-cinq. Vingt-six...

- Ça, ça m'a l'air de vouloir dire oui !


La fillette se rapproche de son père pour l'enlacer une nouvelle fois mais l'homme la repousse, les yeux toujours aussi fermés, continuant à se balancer d'avant en arrière comme s'il ne pouvait s'en empêcher, prit dans une frénésie étrange que lui-même ne peut arrêter.

- Allez file vite, sinon tu vas le déconcentrer et, n'oublie pas, quand je te le dirais, tu prononceras la mot magique pour que papa puisse te retrouver.

- Oui oui oui, je sais, je sais !!


La petit fille s'exécute lorsque mon supplicié ouvre enfin les yeux, les faisant lentement glisser sur moi tandis que son corps meurtrit est assaillit de spasmes, les poings serrés à s'en faire blanchir les jointures, tremblant de rage, ce dernier m'observe avant de m'avouer :

- Tu bluffes, c'est encore une autre de tes simulations.

- T'es déshydraté, désorienté, ça fait des jours et des jours que je te tiens compagnie mais, si c'est ce que tu veux croire... Vas-y prends-le et tu verras bien.


Je jette un coup d’œil au revolver gisant négligemment sur la table de droite, tandis que sur celle de gauche repose encore divers outils de torture.

- Tue la et tu verras bien si c'était oui ou non une simulation. Tu peux aussi retourner l'arme contre toi et voir ce qui se passera.

Je lève alternativement ma main gauche puis la droite afin d'allier le geste à la parole :

- Se réveillera, se réveillera pas. Telle est la question.

- T'es vraiment qu'une salope !!!

- Une salope peut-être, mais une salope qui te laisse choix. Et ce choix est simple, soit tu me dis ce que je veux savoir sur ton grand pote Clawrence qui t'a laissé pourrir ici avec moi sans lever le petit doigt et tout s'arrête, soit tu persistes dans ta connerie et je te traîne avec moi jusqu'en les profondeurs du neuvième cercle de l'enfer.


Plongé en un silence de mort les minutes s'écoulent, le détenu analyse la situation, jouant sur le temps et ce répits qu'il peut lui accorder, seule chose sur laquelle il pense avoir encore une emprise. Emprise illusoire puisque plus il laisse le temps mourir entre ses mains, plus le conditionnement mental prend l'ascendant sur lui. Et je le sens, tout cet amour qu'il lui porte mais qui sera pour lui un aller sans retour.

- Tu l'aimes et si tu continues c'est avec cet amour que tu la détruiras. Garde bien en mémoire que, tu es le seul et unique à créer ton propre supplice.

Plongé en un silence de mort, le regard bordé de larme il défit une dernière fois le sort :

- J'accepte. Je te dirais tout ce que tu veux, mais je t'en supplie, m'oblige pas à tuer ma propre fille, je peux pas faire ça.

Je m'approche de lui, pleinement consciente du fait qu'il ne peut rien faire contre moi, enregistre avec minutie la moindre information qu'il me transmet, les vérifies en simultané avec lui puis, une fois celles-ci obtenues, je tourne des talons, contemple avec un sourire satisfait mon ôte avant d'ajouter :

- Merci de ta coopération.

Je mène mon bracelet près de ma bouche, laisse passer quelques grésillements puis ajoute toujours avec le même sourire :

- Vas-y Rebekah, papa est enfin prêt, tu peux lui dire le mot magique.

- Ah oui?! Chouette !!! Papa ! Papa!! Écoute ça ! T'es prêt?? Un, deuuuux... Desiderata !!!


Les yeux écarquillés, comme assommé par ce qu'il vient d'entendre, brusquement son monde s'effondre, il me contemple de ce regard en lequel se mêle la tristesse, la haine, l'amour et le désespoir puis, avant que tout ne devienne pour lui définitivement trop noir, il me souffle en un dernier élan de lucidité tandis que je m'éloigne sans même me retourner :

- Maudit sois-tu Arizona.

- Ne t'en fais pas, je le suis déjà.


Je suis paradis et je suis enfer, impératrice d'un royaume aux couleurs de l'ébène qui n'est que l'esquisse d'un monde aussi illusoire qu'éphémère, je suis aussi la vie qui chante en son âme la délirante hérésie et en les profondeurs du septième cercle le laisse sombrer en la violence qui corrompt et enlaidit. Et à chaque jour qui meurt et s'efface naît une douleur qui en les cœurs grave la haine et son feu vorace. Le barillet crisse et d'un coup de tonnerre le désespoir fend l'air en son éther, je délaisse mon trône de fer, abandonne nos ruines et leurs poussières, tourne le dos à l'orgueilleux Lucifer et viens te chercher au travers de ces ténèbres avides de ta lumière. Ne ferme pas encore les yeux sur la sphère où tout autour de toi valsent les ombres des odieux émissaires, je n'ai pas encore renoncé à toutes ces folies qu'au creux de mon oreille me soufflent nos pernicieuses chimères, car pour toi je suis devenue à la fois la famine, la fléau, la mort et la guerre, Ô mon doux amer.



Dernière édition par Arizona J. O'Malley le Ven 20 Jan - 15:13, édité 1 fois
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Charlize E. Flores

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Charlize E. Flores

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MessageSujet: Re: Queens with a tainted crown || ft Charlize [Double OS] Queens with a tainted crown || ft Charlize [Double OS] EmptyJeu 26 Jan - 20:44


❝ Won't you cast yourself on me?
feat. Arizona J. O'Malley & Charlize E. Flores. ❞




Repère du Dr Clawrence.
Arrondissement de l'ouest.
23h45.

Qui était-il ? Que faisait-il dans la vie ? Est-ce qu’il manque à sa famille ? Mes paumes, devenues moites sous les épaisseurs de gants en latex, quittent en un mouvement las la bordure de la table d’autopsie, ajustant du bout des doigts mon masque chirurgical au niveau de mes cloisons nasales alors que la nuit doucement s'installe dans mon regard. Impassible, apposée à mon œuvre, je plonge mes mains dans la cage thoracique, gardée ouverte grâce à l’écarteur que j’ai tout récemment appliqué sur la fameuse découpe en forme de « Y » qui se dessine sur le sternum du cadavre, attrapant le cœur mort d’une main et sectionnant les principaux vaisseaux et tissus cardiaques de mon autre main armée d’une paire de ciseau chirurgicale. L’organe interne en main, je le débarrasse du sang, le pèse, prélève des échantillons et le submerge dans le formol à 10%. Besogne appliquée que je réitère avec le foie, la vésicule biliaire, le pancréas, la rate et l'estomac. Ce genre d’ouvrage macabre ne me répugne depuis longtemps, voyant qu’une œuvre mettant en lumière ma création vu au travers d’un tempérament qui pense dur comme fer que l’avenir de l’humanité est dans le progrès de la raison scientifique…

Qui était-il ? Que faisait-il dans la vie ? Est-ce qu’il manque à sa famille ? Qui était-il ? Que faisait-il dans la vie ? Est-ce qu’il manque à sa famille ? Mais ces questions qui reviennent à la charge, martèlent les portes de ma conscience, ces murmures incessants qui me hantent, cette petite voix, diffuse dans mon esprit, que je n’avais jamais entendu avant, lorsque je faisais conformément partie du corps de la médecine légale. Ce que je pratique-là, ça n’a rien de légal et le sac de viande que je suis en train de vider n’est pas atterri sur ma table d’autopsie comme par magie et sa mort n’a absolument rien de naturelle. Je le sais. Je l’ai toujours su, mais avant je m’en dérangeais comme la tombée de ma première dent de lait. Ce n’est pas le premier cadavre que je charcute et dissèque. Ce n’est pas la première collaboration que je pratique avec Clawrence. Cette nuit, je ne sais pas ce qu’il me prend, mais je découvre que j’en aie assez. Assez de ses menaces. Assez de ses recherches infructueuses. Assez de ses études obsédantes. Assez. Juste et tout simplement assez.

- Flores, le rein, c’est pour maintenant ou dans cent ans ?

Groggy, je cligne des yeux, observe l’organe sollicité qui repose entre mes mains et que je suis littéralement en train de noyer sous le jet d’eau, les rigoles pourpres, glissant sur mes doigts et ruisselant sur l’acier chromé du lavabo, me donnant soudain la nausée. Tout ce sang répandu, il ne tache non seulement mes mains, j’y beigne mon âme, le bois et me saoule avec. Le vertige m’enivre, mes nuits immortelles se lèvent doucement sur le dos de Clawrence qui s’affaire à méticuleusement disséquer le cerveau, tergiversant entre les éprouvettes, bocaux de formol et son stupide ordinateur. En un bruit spongieux, dont l’écho résonnera pour longtemps contre les cloisons osseuses de mon crâne, le rein quitte mollement mes mains et vient s’abattre la flaque d’eau et d’hémoglobine acculé au fond de l’évier. Je ne prends même pas le soin de fermer le robinet, contourne ce dernier et viens plomber mon long corps de liane dans l’ombre de Clawrence qui, sur son siège à roulette, daigne se retourner et lever les yeux pour me regarder. Il ne semble point surprit de voir briller la lame du scalpel que je tiens au creux de mon poing et que j’approche dangereusement de sa gorge.

- C’est terminé. Tous ces pauvres types que tu me forces à enlever, sur lesquels tu pratiques ces batteries de tests et recherches immondes. Ces pauvres types que tu séquestres, tortures… et tues ! Ces meurtres que tu m’obliges à élucider, sous des prétextes bidons, qui sont aussi fructueux que tes résultats inefficaces et abjects. C’est terminé, tu entends ? C’est terminé, Clawrence. Je ne travaille plus pour toi.

- Charlize…

- Tais-toi ! Ferme ta gueule ! Ta voix, j’en peux plus de l’entendre.

- Tu---

- Un mot, un mot de plus, Clawrence, et je te jure que je te coupe la langue, pour ponctuer la promesse, je fais buter sur son cartilage thyroïde la pointe ensanglantée de mon scalpel, le rideau de flammes s’élevant dans la pénombre de mon regard ne démontrant qu’une infime parcelle de mes enfers intérieurs qui se déchaînent et m’immolent. Il sait que je suis sérieuse et c’est pourquoi il ne pipe plus aucun mot. Il me dévisage avec une pointe d’hérésie dans les yeux, ma main armée, toujours gantée et laquée de sang, exerçant une légère pression sur l’outil qui pique de plus belle ses chairs.

- C’est terminé. Tu me libères. Tes menaces, elles ne m’atteignent plus. « Sauves des vies et protèges celles qui te tiennent à cœur. » Tu le sais que ces vies qui m’étaient si précieuses sont mortes, lors des attentats. Un rire hystérique s’échappe de ma gorge et m’érafle les lippes : ton pouvoir sur moi, tu ne l’as plus. Libères-moi, Clawrence. Tu es un médecin médiocre et un misérable petit monstre qui ne m’effraie plus. Libères-moi et j’épargnerai ta vie pathétique.  

Dans le coin de mon œil vitrifié par les humeurs mortifères, je vois s’élever la main de Clawrence, sentant ses doigts et sa paume qui viennent se mouler autour de mon poignet, tandis qu’il incline la tête sur le côté et que je sens la pointe du scalpel qui s’enfonce plus creux dans ses chairs, un petit point rouge commençant à se dessiner.

- Toi qui as toujours côtoyé la mort, Charlize. Tu comprends sa présence. C’est ta comparse de prédilection, pas une ennemie. Me tuer ? Tu en es incapable. Tu sais vivre avec la mort, mais pas avec le fardeau de la vie.

Et il sourit, candidement.

- Ton frère. Lee, inexplicablement mort d’une overdose. Je sais que tu as consulté son dossier d’autopsie et je sais que tu te questionne encore à savoir comment est-ce qu’un junkie aussi expérimenté que lui peut s’être flingué la mauvaise d’ose de drogue dans le sang…

Son sourire devient sinistre alors que ses yeux reluisent d’une vérité que j’ai toujours souhaité mensonge ou songe provoqué que par les lisières de ma propre folie.

- Tu avais besoin d’une motivation et je devais assurer ton entière implication. Abattre la carte de ce chien galeux a été si simple et son sacrifice m’a rendu un énorme service. En te l’arrachant, j’ai eue de toi absolument tout ce que je---

Rapsodie du sourd, sa voix se perd dans l’hystérique tourment de mon âme qui s’envase dans la spirale infernale alors que grondent les tambours de l’hécatombe. J’ai si bien compris, mais je n’entends plus rien, que les réflexions de mon âme qui se déchire et lacère sur les récifs acérés de cette torsade mortuaire. Les ténèbres déploient leurs draps satinés en mes yeux, Clawrence qui ne cesse de s’émouvoir sous mon regard éteint. Le silence qui se fait roi, malgré ses lèvres qui s’agitent, buvant sans aucun regret l’écume de mes yeux charbonneux, laissant à mon cauchemar une odeur sordide de soufre et de mort.

Le temps s’arrête et mon cœur s’arrête avec lui.
L’envie de le tuer devient un besoin et le scalpel tenu dans ma main tremble alors que l’éther panique et que la terre semble s’ouvrir sous mes pieds. La spirale infernale est bien là et elle m’a aspirée tout au fond… bien au fond. Ma main abandonne le scalpel, n’entendant même pas l’outil qui retombe sur les carrelages… parce que mon sanglot dans ma gorge nouée devient ce rugissement bestial qui déchire le silence, délestant par abondance les vestiges d'amours perdus en cet instant aux goûts amers de la souffrance qui m’arrache tout souffle. Les traits de mon visage défigurés par la haine, la rage, cette rage indescriptible qui se referme sur mon erratique et c’est d’un bond leste que je me jette au cou de l’assassin de mon frère, mes mains de succube s’enroulant autour de sa gorge que je resserre jusqu’à ce que les veines enflent sous les chairs de son front et que son visage s’empourpre. Je l’étrangle, son enfer intérieur qui ose défier le mien, mais mes langues de flammes diabolisent les siennes, les lèchent et les gobent en intégralité. Son univers de feu devient qu’un long brasier qui s’effondre dans la cendre et la poussière. Son univers de feu, comparé au mien, en cet instant aux amers goûts de la souffrance, devient comas alors que sur mes propres doigts je sens son pouls qui faiblit… ce besoin hurlant de lui retirer tout droit de vivre et d’exister.

Tu n’es rien. RIEN ! Qu’un ignoble petit monstre qui ne m’effraie plus. Minable petit insecte qui s’est délibérément jeté dans ma toile, sens chacune de mes fibres qui se referment sur toi. Veuve noire qui gravite sur ton esprit malade et qui lentement le dévore. Tu es emprisonné dans mon funèbre cocon… corps répugnant que je momifie et lancerai sans rengaine au cœur des entrailles malades de la Terre !

Et au beau milieu de mes sanglots épars, alors que je me fissure de toutes parts, ton visage me revient à l’esprit. Arizona… moteur de ma survie.    

✤ ✤ ✤

La vie s’est installée sur un trône à bascule.
Clawrence ouvre faiblement les yeux, son crâne trop lourd dodelinant sur ses cervicales alors que doucement il recouvre ses esprits.

D’avant en arrière, elle va et revient.
Clawrence découvre avec effarement qu’on l’a ligoté sur son fauteuil de simulations. Ennuyé, il lutte contre les sangles, mais rien n’y fait et c’est enfin qu’il se remémore ce qui s’est produit, tout juste avant que ses yeux se révulsent et que tout devient abîme…

- Je me suis longtemps demandé pourquoi est-ce que cette histoire d’épidémie t’obsédait tant.

Encore perdu dans ses limbes, Clawrence cligne des yeux et observe les ténèbres qui l’entourent, voyant se détacher une ombre qu’il ne reconnait que trop bien. Cette petite garce l’a bien eue !

- Je me suis longtemps demandé pourquoi est-ce que tu voulais tant trouver un remède…

L’ombre de la sans-faction se dessine maintenant très bien dans son champ de vision floutée, voyant reluire dans l’obscurité un éclat qu’il ne lui avait encore jamais vu et qui la rend soudainement fort inquiétante. Ses visqueuses obscurités qui rendent la pénombre de la pièce plus sinistre et envoûtante. Elle repose en ces calamités comme une reine… reine des damnés. Elle est Parjure et Injure. Il sait qu’il est allé trop loin.

- Tu ne m’avais pas dit que tu en étais un…

Elle s’approche de lui, colle ses lippes poisseuses contre son organe auditif tandis qu’il entend la couverture d’une chemise cartonnée que l’on referme avec désinvolture :

- Un infecté. T’es malade, Clawrence. Vraiment malade. Et dans tous les sens du terme.

- Charlize…

- Conserve ta salive et ton souffle. Pour les jours à venir, tu vas en avoir de besoin.


La vie s’est installée sur un trône à bascule.

- Tu sais vivre avec la mort, mais pas avec le fardeau de la vie.

D’avant en arrière, elle va et revient.

- CHARLIZE !

Il s’agite, vocifère, mais la silhouette de l’ancienne médecin légiste disparait dans les pénombres recluses qui semblent se rapprocher de lui…

- Tu ne peux pas me laisser ici !

- Tu vas hurler. Tu vas crier. Tu vas maudire. Tu vas souffrir. Tu vas pleurer. Tu vas mourir… d’une mort lente et atroce, Clawrence.

- Espèce de garce ! Achève-moi tout de suite ou je te promets---

- Ta voix… mon Dieu que je ne la supporte plus.


Il entend des bruits de pas qui se rapprochent de la sortie. Elle va véritablement l’abandonner ici !? Il va crever… de famine… de folie… de la maladie. Elle ne peut pas lui faire ça !

- CHARLIZE !

Il hurle en vain. Il le sait, puisque c’est lui qui a construit ce cachot des oubliés… Six pieds sous terre, personne ne l’entend.

- CHARLIIIIIIIIZZZEEEEEEEEEEE !!!!!!!!

Et plus personne ne l’entendra…

« L'enfer, c'est les autres. » - Sartre.


THE END
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