MY SPIRIT GETS SO DOWNHEARTED SOMETIMES
Un certain
13 mars 1988, je suis arrivé ici-bas, dans ce bled pourri que l’on reconnait comme étant les contrées des
simples humains, plus précisément à Chester, en Angleterre. Que cela soit calculé en printemps, en bougies, en années, je peux vous certifier que j’ai
trente balais,
bien que je sois sur Terre depuis bien plus longtemps. Puisqu’on ne choisit pas sa famille, je viens d’une classe sociale
moyenne, devenue pauvre. Issu et déchu de cette trempe, c’est ce qui m’a doucement ouvert les yeux sur le futur qui m’attendait sournoisement et qui m’a tranquillement aspiré à devenir
programmatrice dans le jeu vidéo que vous connaissez aujourd’hui. Tristement (ou heureusement) pour vous, je suis
autrefois en couple, aujourd'hui célibataire j'imagine et dans la même veine
hétérosexuelle. Pardon, vous dites ? Me décrire en quelques mots ? Bon, d'accord :
Je viens d'un passé révolu, la science m'a maintenue en vie à travers le temps, alors que j'aurais dû vieillir et mourir il y a bien longtemps. Ayant été tenue à l'écart du monde pendant longtemps, je suis particulièrement vulnérable face aux virus, bactéries et microbes. J'ai un fort accent britannique. De ce fait, il faut dire que je suis assez
tourmentée avec notre si belle société qui se retrouve morcelée en cinq factions et qui par conséquent
dépasse mon imagination et ma compréhension. Outre tout ça, d’un aspect purement superficiel, trop souvent, vous avez cette fâcheuse manie de me confondre avec
Tuppence Middleton. Mais ne faut-il jamais se fier à la couverture d'un livre ?
Elle n’avait sans aucun doute, rien de bien extraordinaire. Elle possédait un grand coeur et un enthousiasme qui la rendait souvent agaçante. Elle était intelligente et râleuse. Tolérante tout en possédant un caractère parfois explosif. Elle pouvait être douce, comme jalouse à certains moments. Elle aurait pu faire n’importe quoi pour ceux qu’elle aimait, quitte à s’oublier ensuite. Elle aimait l’honnêteté, mais ne savait pas toujours s’écouter elle-même. Elle n’était pas toujours courageuse. Pas vraiment. Elle n’affrontait pas les choses, quitte à s’en vouloir par la suite. Elle avait traversé des moments de déprime au cours de son adolescence, bien qu’elle vienne d’une famille plutôt unie. Mais adulte, les choses avaient changé : elle avait pris sa vie en main, fait des études qu’elle aimait, voyagé surtout. Elle avait rencontré l’homme de sa vie, dont elle était tombée folle amoureuse. Mais comme beaucoup, elle s’était mise à avoir terriblement peur de l’avenir. Elle n’avait rien d’une héroïne et était encore moins un être exceptionnel, jusqu’à aujourd’hui, bien malgré elle.
AS I WALK ON THROUGH THIS WICKED WORLD
15 octobre 2018
J’ai fait le bon choix. Il n’y avait pas d’autre possibilité. Du moins, j’essaie de m’en convaincre. J’étais sûre de moi, pourtant, avant d’arriver sur le sol des Etats Unis, de Chicago. C’est étrange. Ca fait si longtemps que je n’ai pas voyagé. Depuis quelques temps, prendre l’avion est devenu plus cher, plus risqué. Mais cette fois-ci, je suis invitée, livrant mon corps au bon vouloir de la science.
Je suis prise d’une terrible envie d’appeler Jesse. Ma main s’enfonce instinctivement dans mon sac, pour saisir mon portable, mais au dernier moment, je renonce. Il doit suffisamment s’inquiéter pour moi comme ça. Que je sois partie seule, alors que nous aurions dû être deux. Pour quelque chose qui, je l’espère, améliorera notre vie.
Le monde est en train de changer. Je le vois, nous le voyons tous, mais il est bien plus facile de fermer les yeux, de se concentrer sur les difficultés du quotidien pour ne pas voir ce qui se profile à l’horizon. Pourtant, tous les signes étaient là : l’instabilité, une certaine forme de chaos. L’argent qui venait à manquer. Nous avions toujours eu de bons emplois, de bons salaires, qui avaient baissé au fil du temps, pour être réduits à néant lorsque nous nous étions tous les deux retrouvés au chômage. Nous avions parlé de nous marier, un projet qui avait été reporté à une date indéterminée. La vie à Londres étant devenue bien trop chère, nous avons dû nous résoudre à quitter notre appartement pour nous installer dans le Devonshire, chez la mère de Jesse. Nous ne sommes pas les seuls, les temps sont durs pour tout le monde. Alors, quand j’ai vu cette annonce sur Internet proposant de servir de cobaye pour une expérience contre une forte somme d’argent, nous avons sauté sur l’occasion. Le texte en disait peut, si ce n’est qu’il s’agissait d’une alternative à la cryogénisation. Il fallait remplir un dossier, puis passer divers tests physique. Jesse n’a pas été retenu, à cause de son asthme, mais j’ai reçu une réponse positive. J’étais l’une des huit sélectionnés parmi des centaines, peut-être des milliers à travers le monde. Une chance incroyable.
Une chance incroyable. Après tout, il ne s’agit que de six mois. Un test, conçu par un milliardaire sans doute un peu mégalomane et illuminé, désirant trouver un moyen de conserver les êtres humains, vivants, endormis pendant des années, voire des siècles, dans le but d’éviter des catastrophes ou même de pouvoir guérir des maladies. J'imagine bien que, si jamais ça marche, il vaudra mieux avoir une bourse bien garnie pour avoir le droit d'en profiter. Au fond, ça m’est égal. Je suis là uniquement pour l’argent. Il ne s’agit que de quelques mois de ma vie. Ensuite, je me réveillerai, et tout sera comme avant.
La dernière et unique fois que je suis venue à Chicago, c’était il y a huit ans, pour un semestre à l’étranger. Rien n’a vraiment changé, du moins par rapport au souvenir qu’il m’en reste. Je ne vois les rues qu’à travers la fenêtre de la voiture venue me chercher à l’aéroport. Ca fait si longtemps que je n'ai pas voyagé. J’aurais aimé que ce soit pour une autre raison. Nous nous éloignons peu à peu de la ville et je commence à me demander où est-ce que le chauffeur est en train de m’emmener lorsque j’aperçois une imposante bâtisse. Si elle est intimidante à l’extérieur, ce n’est rien en comparaison de l’intérieur. J’ai soudain l’impression d’être projetée dans un film de science fiction, ne manquent plus que les robots. Je suis immédiatement accueillie par une employée en uniforme immaculé au sourire cordial. Après avoir vérifié mes papiers et tous les documents que je lui présente, elle m’invite à la suivre vers une sorte de chambre, semblable à celles que l’on pourrait trouver dans un hôpital. J’ai d’ailleurs l’étrange impression d’être une patiente. On me réexplique la procédure, et la préparation. J’ai droit à une douche désinfectante et je me retrouve vêtue de genre de bandes blanches, avec l’impression d’être Milla Jovovich dans le Vème élément, en bien moins sexy. J’ai également dû plaquer mes cheveux bruns en arrière, avant de suivre de nouveau la même personne vers une grande salle où je rencontre pour la première fois les sept autres personnes qui vont vivre la même expérience. Je me sens immédiatement moins nue et perdue en voyant que je ne suis pas la seule à attendre mon sort. Pour un peu, j’aurais presque envie de les serrer dans mes bras, et j’ai le net sentiment que c’est réciproque. Mais nous n’avons pas vraiment le temps de nous présenter.
Un silence solennel s’impose lorsqu’entre un homme d’âge mur, plutôt petit, avec des lunettes rondes aux montures de couleur vive. Il n’a en soi rien de bien impressionnant, si ce n’est qu’il est à la tête d’une fortune colossale, et le responsable de notre présence ici. Après un instant qu’il passe à nous contempler comme un père le ferait avec ses enfants, il se met à parler en ouvrant les bras, comme s’il présentait un spectacle.
« Bienvenue ! Bienvenue à tous ! Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est parce que vous êtes sur le point de participer à quelque chose qui va changer la face du monde ! Grâce à vous, l’humain pourra bientôt dépasser les frontières du temps et de la mortalité ! » Puis, il quitte son ton solennel pour se faire plus intimiste et réconfortant.
« Je sais que certains d’entre vous ont peur, mais rassurez-vous, c’est absolument sans danger. Vous aurez seulement l’impression d’être plongés dans un profond sommeil. Durant six mois, vous serez monitorés en permanence et sortis de votre état de stase au moindre problème. Soyez assurés que votre sécurité est notre principale préoccupation. » Dit-il la vérité ? Difficile de le savoir, mais je me sens malgré tout rassurée par son air confiant. Je n’ai pas d’autre choix. Il annonce soudain le début de l’expérience et j’ai l’impression que mon souffle s’arrête. Un homme en blouse blanche m’invite à le suivre et me conduit vers l’une des cellules de stase. J’y entre, comme un automate, et le laisse me brancher des tas de capteurs étranges sur tout le corps. Puis, il s’éloigne et appuie sur quelques boutons. Au moment où la vitre se referme sur moi, j’ai envie de tout arrêter.
« Respirez et comptez à l’envers à partir de dix. » A sept, je ferme les yeux.
***
2126...
« Les enfants, tenez-vous calmement. Vous êtes sur le point de voir quelque chose d’absolument exceptionnel ! »Rangés par deux, les jeunes Erudits suivaient leur enseignante aussi calmement que possible, impatients de savoir ce qu’on allait leur montrer. Elle les fit entrer dans un autre laboratoire, et là, tous restèrent sans voix en découvrant une jeune femme endormie sans une sorte de cercueil de verre présenté à la verticale. Puis, après quelques instants de silence, les questions fusèrent.
« Qui c’est? »
« Elle est vivante ? »
« Mais non, c’est pas possible, ça doit être une fausse! »
« C’est quoi tous ces boutons, à quoi ça sert? »D’un geste, l’éducatrice les incita à garder le silence, avant de prendre à son tour la parole.
« C’est une femme qui vivait ici, il y a très, très longtemps. Elle a été gardée vivante dans un état de stase, c’est-à-dire qu’elle est profondément endormie. Nous ne savons pas vraiment pourquoi, étant donné qu’elle semble être en bonne santé. »
« Pourquoi on la réveille pas ? »« Nous pourrions essayer de la réveiller, mais nous ne savons pas encore comment faire sans risquer de la tuer, ou d’endommager son cerveau. Et nous voulons à tout prix la garder vivante. Imaginez-vous les connaissances qu’elle pourrait nous apporter, sur notre histoire ? Ce serait infiniment précieux pour nous. »
« Pourquoi elle est toute blanche ? »« C’est difficile à dire, mais nous supposons que sa peau et ses cheveux ont blanchi à cause des années, et du manque de soleil bien sûr. »« Mais on sait quoi sur elle? Elle s’appelle comment ? »« Elle s’appelle Prima, parce que c’est la première et l’être humain encore vivant le plus ancien que nous connaissons. Lewis, est-ce que tu peux t’approcher et lire ce que tu vois sur son bracelet. »Un gamin rouquin s’approcha prudemment et fronça le nez en essayant de déchiffrer les inscriptions.
« 101 520 18… Ca veut dire quoi? » Elle se tourna la tête vers les autres, qui lançaient des suggestions hasardeuses, jusqu’à ce que le visage d’une petite fille s’illumine.
« Je sais ! 10/15/2018 ! C’est le 15 octobre 2018! »« Exact ! C’est certainement la date à laquelle elle a été endormie. » Les gamins ne cachaient pas leur stupéfaction, face à un temps si lointain qu’ils parvenaient à peine à l’imaginer.
« On ne sait pas très bien ce qu’il s’est passé durant la guerre, mais elle est devenue la propriété du Conseil à sa création. Il a ensuite été décidé qu’elle appartiendrait à la Faction des Erudits. Ainsi, si un jour nous parvenons à la réveiller, nous pourrons l’étudier et profiter du savoir qu’elle pourra nous apporter. »
Elle fournit encore quelques explications avant de leur proposer de sortir de la pièce pour aller voir les scanners de la jeune femme. Elle ne vit pas que deux de ses apprentis étaient restés en arrière.
« Vas-y, je parie que t’es même pas cap de mettre la main sur les boutons. » Le second gamin, peut sûr de lui mais piqué au vif, réagit aussi.
« Si, j’suis cap ! » Gonflé à bloc par l’adrénaline, il se précipita pour frapper de sa main la ligne de commandes.
« Vite, vite ! » souffla l’autre. Ils se précipitèrent à l’extérieur, fermant la porte derrière eux.
Personne n’entendit le léger bip qui retentit durant quelques minutes.
Ni ne vit la petite lumière rouge clignoter plusieurs heures après.
Puis s’éteindre.
Juste avant que la porte translucide ne s’abaisse.
Et qu’elle ouvre les yeux.
(Ce joli questionnaire est ici pour déterminer et choisir votre groupe. Pour répondre à ce petit quizz, vous pouvez souligner ou mettre en gras la réponse qui correspond au mieux à votre personnage. Allant avec la majorité de lettre accumulée, le Staff vous ajoutera au groupe de circonstance... soit la faction que votre protagoniste décide d’appartenir et de servir. Une fois cette parenthèse consultée, vous pouvez l’effacer et simplement conserver le questionnaire. Pour les personnages de moins de dix-huit, vous n'avez pas à le remplir.)Dans les yeux de votre famille et vos amis, vous brillez comme étant quelqu’un de ?A) Enclin à tout sacrifier pour aider son prochain.
B) Naturellement apprécié et aimé de tous.
C) Digne de confiance et d’une inébranlable loyauté.D) Protecteur, irrépressible, peu importe la situation.
E) Sage, qui a toujours le bon mot à tout.
Quand une impasse vous fracasse le nez, votre réaction est ?A) D’agir et faire ce qui est le mieux pour le plus de monde possible.
B) Être l’auteur d’une œuvre qui met en lumière mes sentiments.
C) Improviser une salle de conseil et discuter du problème avec mes proches.
D) Foncer dans le tas. Tête bien haute. C’est la seule solution !
E) Faire une liste de pour et de contre pour voir les meilleures options. La profession parfaite, pour vous, c’est quoi ?A) Tant que c’est Humanitaire, pour moi, c’est le comble de la perfection.B) Tant que c’est sur l’entretient du Terroir, pour moi, c’est le comble de la perfection.
C) Tant que c’est pour l’évolution de la Science, pour moi, c’est le comble de la perfection.
D) Tant que c’est pour assurer la Sécurité, pour moi, c’est le comble de la perfection.
E) Tant que c’est Politique, pour moi, c’est le comble de la perfection.
Votre priorité capitale et fondamentale en ce moment ?A) Servir et aider mon prochain.
B) Trouver le bonheur et la joie en mon for intérieur.C) Atteindre et surpasser l’apogée de mon Savoir.
D) Forger mon caractère déjà bien trempé.
E) Chercher et trouver la vérité en absolument tout.
FACTION SOUHAITÉE : Divergente, propriété des Erudits