Un p'tit vote



Il est dit, selon la théorie du Chaos, que quelque chose aussi petit que le battement de l'aile d'un papillon peut finalement causer un typhon à mi-chemin autour du monde.


 
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 skulls and bones ✤ GRAY

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Charlize E. Flores

one choice can transform you
Charlize E. Flores

❖ Date de naissance : 09/04/1990
❖ Barge depuis : 15/07/2015
❖ Messages : 1477
❖ Avatar : Odette Annable.
❖ Crédits : morrigan (avatar), tumblr (gifs) & disturbed (css).
❖ Multicomptes : Salem L. O'Malley, Judas F. Valentyne, Ramsey A. Dallas & Ruben C. Dashawn.
❖ image : skulls and bones ✤ GRAY 905809tumblrmtkqhoM9mq1sqcu60o2250
❖ Âge personnage : Trente balais.
❖ Profession : Dirigeante des Sans-Faction, stripteaseuse dans un nightclub crade chez les SDF et membre de la résistance.
❖ Faction : Sans-Faction, comme une grosse merde. (Ex Sincère, née Altruiste.)
❖ Forces & Faiblesses : Un glorieux mélange d’alcoolisme trop assumé et une poisse légendaire.
❖ Philosophie : Don't be a drag just be a queen.
❖ Playlist : LENKA - everything at once. FLORENCE + THE MACHINE - shake it out. THE KILLS - cheap and cheerful. SIA - alive. BISHOP BRIGGS - be your love.



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MessageSujet: skulls and bones ✤ GRAY skulls and bones ✤ GRAY EmptyLun 18 Avr - 14:19


❝ A match is our only light ,
feat. GRay J. Wolfgang & Charlize E. Flores. ❞




SUITE DE : living dead girl.
Deux semaines écoulées depuis...


JOUR UN. in these four walls my thoughts seem to wander.
Outre monde. Nouveau monde. Noirceur aux langueurs d’éternité, un nouvel enjeu, et pourtant les mêmes aveux. Bannir les brouillards que mon long cortège funèbre véhicule. Vain, il en est, pourtant, ce débat. Ils endorment nos mémoires dans les parfums des roses fanées, des encens lointains et oubliés, espérant charmer nos esprits anesthésiés avec ces charmes d’autrefois qui ont peut-être jadis défiés bien des lois. Que reste-t-il de toi ? Que reste-t-il de moi ? Nos souvenirs chantent sur des rythmes dystoniques, hachés dans la composition du gâchis, nous agitent sans réveiller la moindre poésie, mais étalent avec l’encre de notre propre sang les reflets carmins de bons nombres de regrets. Mer rouge. Voilà ce que les contrées dévastées de nos songes sont devenues. Hymne au chaos le plus beau. Péan au massacre le plus laid. Elle gronde en nous, la guerre. Tambour. Vautour. Du vrombissement le plus nauséeux, au croassement le plus assourdissant. Nous sommes de bêtes de foire, dressées, sans être domptées, prisonniers dans les cachots de nos crânes aux cloisons osseuses rongées par la vermine, oubliés, mais constamment observés et épiés. Deux ombres qui s’envasent doucement dans l’écume des univers juchés, deux ombres qui s’envasent dans la glaise de notre monde déchu. Qui enfonce l’autre ? Hélas, je ne le sais plus. Mer rouge. Voilà ce que les contrées dévastées de nos songes sont devenues.

Tandis que le morne et spleenétique hiver se larmoie sur la ville inconsolée, que le vent hurle son ode tragique contre les portes de notre conscience, que le sabbat de l’horreur geindre comme un martyr, je demeure là, dos ployé, à la merci de ce qui te balafre sans merci, entendant le martèlement des portes de nos esprits qui se déchirent et de nos pauvres âmes délétères qui se désespèrent. Qu’est-ce que tu peux y faire ? Qu’est-ce que je peux bien y faire ? Tombeau d’Enfer, tu es, par ironie du sort le plus maudit, cette allumette craquée sur le soufre nauséabond qui me procure cette maigre et piteuse lumière. Ils endorment nos mémoires dans les parfums des roses fanées, des encens lointains et oubliés, espérant charmer nos esprits anesthésiés avec ces charmes d’autrefois qui ont peut-être jadis défiés bien des lois. Ces parfums ne peuvent éloigner nos esprits défunts. Toi, moi, les nez plongés dans le charnier, nous sentons son odeur, attendons notre heure et elle reste coincée en nos gorges obstruées : les arômes de la Mort.

Mon corps de liane se tordant brutalement les membres grêles, ce mal qui me flagelle, je sais qu’il n’est pas le mien, mais le tiens. J’ignore ce qu’Ils te font subir, loin, loin là-bas, mais je ressens chacune de tes tortures, chacune de tes fêlures, chacune de tes fissures, de la plus fine goutte de drogue injectée en tes veines perfusées, au coup le plus fin de cette lame bien affilée qui te caresse les chairs et embrase l’ornière. Insupportable. Ton monde m’oppresse et m’abaisse. Les rythmes et les parfums se confondront en une subtile et unique symphonie, faisant de mes deux puits de ténèbres, les miroirs de ces eaux placides qui ne reflètent que l’hypnotique disharmonie de la nuit, cieux sans astres et sans lune. J’ignore ce qu’Ils te font subir, loin, loin là-bas, les tendresses mystiques de ces chères douleurs à jamais ignorées et toujours bien creuses enfoncées en nos âmes fêlées. Oh, douleur ! Tu es ma perdition. Ma plus cruelle damnation ! Et pour ces ombres miroitantes, pour briser l’entrelacement de nos esprits confondus, moi, toi, rabattus sur la terre inconsolée de cette ville pleurée, tu me vois contrainte d’embaumer mon corps des parfums les plus amers, de nécroser mon sang d’un calvaire, dont je suis si loin d’en être fière.

Mes sombres prunelles, miroitantes de ces nuances carmines et patelines qui cristallisent le rubis de mes émois, se lèvent doucement vers la façade de verre, dévisagent un moment la poupée de diamant que je vois se réfléchir dans la glace. L’étrangère familière… elle m’observe, mystérieuse santal, hymne à la gloire des séraphiques… Elle si belle et moi si hideuse… monstre à deux têtes, deux battements de cœur, l’œuvre inachevée d’un illuminé, mes iris où pleurent les âmes de nos eaux dormantes, évoquant les visions cruelles et douces, mes couleurs défraichies… poupée de porcelaine… poupée de cire… et toi… pantin de glaise… pantin de nacre. Oh, douleur ! Je t’en prie, pour ce soir, seulement, rends la docile, sage, mirage… pour ce soir… seulement.

Tombeau d’Enfer, tu es, par ironie du sort le plus maudit, cette allumette craquée sur le soufre nauséabond qui me procure cette maigre et piteuse lumière. D’une lenteur compassée, j’extirpe de ma veine violacée la fine aiguille encastrée en ma chair, me délaisse du ruban en caoutchouc, mes lourdes paupières embrassant un moment l’obscurité… pour briser l’entrelacement de nos esprits confondus, moi, toi, rabattus sur la terre inconsolée de cette ville pleurée, tu me vois contrainte d’embaumer mon corps des parfums les plus amers, de nécroser mon sang d’un calvaire, dont je suis si loin d’en être fière…

- Ofelia. C’est à toi.

Un faible hochement de tête, je libère mon long cortège funèbre de mon peignoir de satin, dévoilant le derme hâlé de ce corps déglingué qui reluit de cicatrices et de points de suture. Poupée de chiffons rafistolée par les doigts grossiers d’un enfant qui se borne à garder son jouet. C’est bien ce que nous sommes, n’est-ce pas ? Des jouets brisés…

J’ignore ce qu’Ils te font subir, loin, loin là-bas, mais je ressens chacune de tes tortures, chacune de tes fêlures, chacune de tes fissures, de la plus fine goutte de drogue injectée en tes veines perfusées, au coup le plus fin de cette lame bien affilée qui te caresse les chairs et embrase l’ornière. Insupportable. Ton monde m’oppresse et m’abaisse.

Mon regard trouble et vaporeux se perd dans les ombres qui se pâment. Je sens les vagues d’un vertige colossal qui se fracassent avec violence sur les portes de ma conscience. Le sol tangue sous mes escarpins. Le monde bouge. Notre mer de plus en plus rouge s’agite…

- Ofelia ? Putain, tu vas pas encore tomber dans les pommes !? OFELIA !? Qu’est-ce que---

Je sombre en son abîme le plus creux et sépulcral.
Outre monde. Nouveau monde. Noirceur aux langueurs d’éternité, un nouvel enjeu, et pourtant les mêmes aveux. Ils endorment nos mémoires dans les parfums des roses fanées, des encens lointains et oubliés, espérant charmer nos esprits anesthésiés avec ces charmes d’autrefois qui ont peut-être jadis défiés bien des lois. Ces parfums ne peuvent éloigner nos esprits défunts. Toi, moi, les nez plongés dans le charnier, nous sentons son odeur, attendons notre heure et elle reste coincée en nos gorges obstruées : les arômes de la Mort.

Que reste-t-il de toi ? Que reste-t-il de moi ?
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Gray J. Wolfgang

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Gray J. Wolfgang

❖ Date de naissance : 08/10/1989
❖ Barge depuis : 01/11/2015
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❖ Profession : Bras droit des Sans Faction, membre actif de la résistance - Ex Barman au Harvest et rat de laboratoire pour le compte de Moira Rosenbach.
❖ Faction : Divergent, Factionless - Anciennement Amity - Origines Erudites
❖ Forces & Faiblesses : Tolérance face à la douleur - Techniques de combats à mains nues - Manipule plutôt bien les lames, il les préfère aux armes à feu - Sa plus grande faiblesse réside maintenant dans le fait que le Conseil connait sa Divergence - A des cauchemars récurrents sur son enfance - Garde un oeil constant sur ses aînés et les O'Malley.
❖ Philosophie : Season two l I'm gonna shoot you down. - Season one l Count only on yourself, otherwise you'll just die, victim of treason
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MessageSujet: Re: skulls and bones ✤ GRAY skulls and bones ✤ GRAY EmptySam 23 Avr - 13:56



Paradise Lost

FT. CHARLIZE E. FLORES


Suite de : Is there only pain, and hatred, and misery ?
Deux semaines et demie écoulées depuis.

JOUR UN. Turn this light off. Now.

« Graham Jaden Wolfgang. Divergent. Menace pour la société. ».

La voix nasillarde de l’intelligence artificielle résonne une fois de plus depuis l’appareil qu’il tient dans sa main.

Quand arrêteront ils, dis-moi ? Les coups bas, et les coups las.

Clawrence n’était pas forcément très chaud pour ça, mais il n’avait pas eu le choix. En silence il admet que le procédé est plutôt novateur et efficace. Répertorier ainsi les divergents qui passent entre leurs mains, un parfait moyen pour toujours les surveiller de loin.

Quand arrêteront ils, dis-moi ? De jouer avec nos vies et de les mener aussi bas.

Deux semaines et demie se sont écoulées depuis sa mort clinique dont il ignore l’existence. Au fond, il le sent, que quelque chose a changé, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Sans parvenir à l’expliquer. Allongé sur le ventre, nuque dévoilée, il écoute inlassablement cette voix répéter sans cesse la même chose. Chaque matin. A chaque test. L’audacieux tatoueur avait parfaitement exécuté son job. Depuis, l’homme en blouse blanche et aux lunettes abîmées est sa triste compagnie régulière. Sans relâche il pose des questions, lorsqu’il n’est pas encore en train de l’étudier et de le scruter. Comme tous les autres. Chaque journée est un jour nouveau, une nouvelle expérience, et Gray commence à comprendre l’existence du mot « week-end » lorsque, dans son décor, il n’y a plus que ce Clawrence. Quand on daigne enfin lui foutre la paix dans cette bulle de verre qui est devenu son unique repère. Les plaies par balles ont quasiment cicatrisé mais il demeure toujours aussi pâle, refusant catégoriquement de manger. On le bourre de vitamine et de protéines dès qu’ils en ont les moyens, à coups d’injections à répétition. Bientôt ce ne sera plus suffisant, et le Wolfgang le sait. Il lui arrive alors de repenser à des mots prononcés par un imbécile trop satisfait. Un idiot qui était venu faire le sale boulot, grâce à qui aujourd’hui il était fiché et marqué comme un animal. J’aurais eu la décence de mettre fin à mes jours. Tu y as pensé, pas vrai ? Les prunelles sombres fixent vaguement le mur qui apparaît juste en face. De ce lit il ne voudrait plus s’en détacher. De cette lumière blafarde et illusionniste il voudrait s’en débarrasser. Les rayons du soleil lui manquent, quand bien même l’hiver se soit installé. La brise fraîche qui fouette votre visage, éveille vos sens et les mets en alerte, il ne la connait plus. Il l’a oublié. La folie le gagne, et il le sait, s’en doute à chaque minute qui s’écoule. Gray ne regarde pas cet homme en blouse blanche, le traite comme les autres, avec indifférence et ignorance. Ce n’est que lorsqu’il se sent soudainement tiré et soulevé qu’il laisse s’échapper un grognement de contrariété. Ses muscles sont endoloris, il voudrait rester là, membres crispés, bras tuméfiés. Vainement il essaye de rester accrocher à ce lit de fortune, mais ils ne l’entendent pas de cette oreille. Alors seulement les ténébreuses croisent les prunelles de Clawrence qui supervise, comme protégeant l’une de ses plus belles créations. Le reflet d’ombre se perd dans leurs semblables. Il est fatigué mais aujourd’hui encore il devra résister.

« Ca va aller, Gray. »

Mots faussés. Manipulation. Il sait la reconnaître quand il la voit. Il sait ce qu’il essaye de faire en se montrant aussi paternaliste. Tout ce qu’il veut c’est réussir à s’immiscer dans sa tête.

***

« Vous êtes sûr de ce que vous voulez faire ? ». L’infirmière fait semblant de s’insurger pendant que Clawrence termine les préparatifs, venant en aide au même médecin qui avait aidé à la précédente opération de connexion. « Ce n’est pas à moi qu’il faut en référer, infirmière, mais bel et bien à votre supérieur ici présent. Apparemment la recherche a un besoin vital d’obtenir des résultats de cette expérience. Mais je suis sûr que vous veillerez à ce qu’il ne meurt pas sur cette table n’est-ce pas ? ». Il offre un large sourire, ne quittant pas le médecin concerné des yeux. Médecin qui avait reçu les ordres d’en haut. Certains faits, certaines rumeurs devaient être vérifiées, et il ne comptait pas se laisser faire. « Si vous n’êtes pas en mesure de supporter l’expérience, Clawrence, vous pouvez toujours observer depuis votre bureau comme vous savez si bien le faire. ». Le pseudo psy lui offre un énième sourire narquois, venant remonter l’arête de ses lunettes qui commençaient à se faire la belle. « Je vous remercie pour la délicate attention mais je n’irai nulle part. ». L’infirmière enfile ses gants. « Oh, et vous aurez besoin de deux doses. », que précise enfin Clawrence.

***

On l’a installé sur ce qui ressemblait à l’une de ces chaises de simulations qu’il connait bien, mais ce n’en était pas une. On l’y a déposé avec facilité, il n’a pas essayé de s’échapper. L’infirmière était ensuite rentrée dans la pièce cloisonnée de ces murs gris, presque métallisés. En silence elle avait commencé à installer les pastilles froides, magnétiques, sur ses tempes et une bonne partie de son buste qu’on avait pris soin de dénuder. Poignets entravés, bouger ne sert à rien, il est habitué. A son index la pince est apposée, son rythme cardiaque serait étroitement surveillé. Son cœur, d’ailleurs, bat déjà à un rythme rapide car il ne peut contenir cette appréhension qui l’anime, une nouvelle fois. Les douleurs il s’en rappelle. Ses brisures, ses fêlures. Il s’en rappelle de toutes, et ces images s’imposent un peu plus chaque jour passé en ces lieux, ne faisant qu’accroître l’angoisse qui le maintien à cet instant éveillé, dès lors qu’une nouvelle expérience doit être menée. Pendant qu’il inspecte le plafond, levant les yeux au ciel, la préparation est terminée et le siège sur lequel il est assis s’abaisse. Avec lenteur il se sent basculer en arrière jusqu’à être complètement allongé. La surface froide et métallique sur laquelle repose son dos ne se réchauffe pas malgré la présence de sa peau contre elle. Intérieurement, la panique s’insinue dans ses veines un peu plus, à mesure que les secondes s’écoulent. Derrière lui résonne le grondement d’une machine qu’il n’a jamais entendu jusque-là, mais il ne posera pas la question. Il n’en pose jamais. Car Gray joue toujours la carte de l’indifférence, peu importe la souffrance. Jamais il ne supplie. Jamais il ne leur donne ce dont ils ont envie. Il ne l’a jamais fait avec P’, il ne compte pas le faire avec eux.

« Il est prêt. », chante l’infirmière à l’attention de la vitre teintée.

Derrière cette dernière, Clawrence et le médecin observent en silence. L’ambiance n’est plus aussi tendue, car le pseudo psy ne peut nier combien la curiosité le gagne. Mais il a un rôle à jouer. Le médecin se tourne alors vers lui et lui tend deux seringues.

« Vous avez dit deux doses. A vous de jouer Clawrence. ». Cet idiot pourrait mettre à mal ce rôle qu’il souhaite se donner, mais l’homme en blouse blanche opine du chef et les attrape entre ses doigts. Dans un silence de mort il pousse la porte de l’arrière-salle et se rend dans la pièce aux murs gris d’où ronronne déjà la douce mélodie de la machine qu’il observe avec un œil avisé. Et il s’approche de lui, l’une de ses plus belles créations. Gray lève les yeux, et le fixe, ne lui offrant qu’un énième regard noir de plus, menaçant, quand tout à l’intérieur de lui n’est plus qu’angoisse permanente.

« Je serai de l’autre côté de la vitre, Gray. ».
« Grand bien vous fasse. ». Ce serait la seule réponse qu’il obtiendrait.

Une main se pose alors sur le front de divergent pour l’empêcher de bouger durant la manœuvre. Avec dextérité la première aiguille s’enfonce dans la chair de son cou, laissant le liquide pénétrer à l’intérieur de ce corps malmené qui se crispe déjà. Dans la foulée, il fait de même avec la seconde mais la respiration de son protégé s’accélère déjà. Sans perdre alors un instant, Clawrence quitte la pièce et retourne dans l’arrière-salle d’où le médecin a déjà pris ses aises, paramétrant les derniers détails sur ce tableau de bord qui lui fait face.

« Profitez donc du spectacle, nous allons enfin pouvoir voir ce que ce Divergent a dans le ventre Clawrence. N’êtes-vous dont pas curieux de savoir si les rumeurs sont vraies ? ». Le médecin penche la tête sur le côté. « Si vous voulez vraiment savoir quelles sont ses limites et jusqu’où il peut supporter une douleur physique, je vous conseille de pleinement profiter des effets de ce sérum tant qu’il circule dans ses veines. L’inhibiteur d’endorphine présent dans ce liquide n’est pas permanent, tout ce qu’il va ressentir sera multiplié par deux. ». Il soupire. « Et dire qu’il y a dix minutes vous vouliez vous passer de moi. ». Un sourire est adressé à Clawrence. « Je pense que les résultats plairont à ceux d’en-haut. ». Et il appuie le premier bouton. « Palier numéro un. ».

***

Il s’est crispé à l’instant même où le bouton s’est enclenché, forcé de serrer les dents avec violence tandis que ses pupilles se rétractent. Cloué sur sa table, le divergent subi le joug de ce courant électrique diffusé dans tout son corps, le ronronnement de ladite machine enfin percé à jour. Ce qu’il ne comprend pas, c’est la violence avec laquelle la douleur l’atteint et le force à se cambrer sans qu’il ne puisse rien contrôler. En un claquement de doigt, Gray comprend le but de la manœuvre et se fait tout aussi violence que le reste pour ne pas leur donner ce qu’ils veulent. Poings serrés, mâchoire bloquée, il ferme les yeux et attend que ça passe, respiration agitée, mais ça ne s’arrête pas. De l’autre côté de la vitre, les deux hommes observent et le médecin prend des notes là où Clawrence se contente de regarder d’un œil légèrement contrarié, se demandant ce que cela va bien pouvoir donner. Ils savent cette rébellion que leur sujet porte à l’intérieur. Ils connaissent cette volonté irrémédiable de ne pas flancher, mais qu’en sera-t-il aujourd’hui ?

Quand arrêteront ils, dis-moi ? Les coups bas et les coups las. Quand arrêteront ils, dis-moi ? De jouer avec nos vies et les mener aussi bas. J’ignore la douleur qui t’anime et s’agite en ton monde intérieur. J’ignore le partage de ces brisures et fêlures avec toi. Pourras-tu seulement me le pardonner un jour de t’avoir infligé cela ? Si Dieu existe, je t’en supplie, fais-en sorte qu’elle ne souffre pas pour moi. Quand le tonnerre gronde et que l’éclair nous frappe de plein fouet, je t’en prie, aide-moi. Arrête ce massacre qu’ils font de nous ici-bas. Brise leurs rêves et leurs espérances en leur rendant la différence. J’ai beau te poser la question, je sais que jamais ils n’arrêteront. Alors toi, mon être partagé, esprit embrumé auquel je suis accroché, s’il te plait pour moi je t’en prie, met fin à l’horreur de cette torture qu’ils nous affligent. Car il n’y a pas pire fléau que celui de nos âmes détruites en morceaux.

La douleur nullement ne disparait. Pire encore, elle ne cesse d’augmenter. Son corps tremble, secoué, là où ses pupilles s’étrécissent à leur maximum avec férocité. Le souffle coupé, il pourrait presque ne plus respirer. Les larmes salées roulent et il ne peut plus rien faire pour les en empêcher. Jamais encore il n’a ressenti pareille souffrance. Son cœur s’emballe et menace de s’arrêter, là où la puce qu’on leur a implantée tire un peu plus sur la corde de celle qui, à lui, est connectée. Ses poings se serrent et se desserrent, mais le liquide carmin s’écoule déjà de ses mains qu’il pourrait broyer sur elles-mêmes. Alors il s’accroche à cette table froide qu’il sent s’humidifier un peu plus à chaque seconde, secoué de spasmes qu’il ne peut contrôler. C’est quand il pense s’habituer au degré de la douleur qu’elle augmente. Palier numéro trois et c’est à peine s’il arrive encore à respirer. Des gémissements s’échappent de ses lèvres qu’il ne parvient plus à maintenir scellés, découvrant ses dents pourtant toujours aussi crispées, bloquées. Mais les hommes derrière la vitre le savent et le devinent, le prochain bouton pourrait bien leur apporter satisfaction.

J’ignore le mal qui te ronge là-bas. Toi au-dehors, moi tapi dans l’ombre. J’ignore le mal que tout cela te fait, là-bas. La sens-tu cette détresse qui t’implore avec force et détermination, esprit embrumé, esprit embrouillé ? Si tu ne fais rien maintenant, je pourrais ne plus jamais me relever.

Les yeux rivés sur le malheureux damné, en silence sur le bouton le médecin est à nouveau venu appuyer. La décharge électrique qui se fait une nouvelle fois plus forte, et c’est dans un sursaut que le corps de Gray se cambre et se fige. Il n’a plus la force de lutter, ses lèvres il ne peut plus les maintenir scellées. Sa salive vient se mêler aux chutes de larmes salées, il ne peut plus lutter. Alors dans le silence qui régnait jusque-là, dans chaque pièce, chaque couloir, se met à résonner l’écho du désespoir. Les murs eux-mêmes se mirent à vibrer au rythme de ces hurlements qu’il vient finalement de lâcher. Plongé dans l’obscurité, son esprit ne peut plus réfléchir, coupé du monde, noyé dans l’horreur et les abysses de cette spirale infernal dont ils jouissent. La douleur est insupportable et le point de rupture n’est pas loin.

Gray hurle à pleins poumons, leur offre ce qu’ils attendaient. Gray hurle à en imploser de l’intérieur, triste et sombre écho de ce cœur qui se meurt.

Mais là-bas, loin, là-bas, l’aiguille pénètre dans la veine, libère un liquide qui se veut aussi traître que salvateur. En douceur il vient taire la douleur et éloigne les peurs. Les cris ne deviennent plus que de lointains échos qui ne signifient plus rien. Et, là, seulement, quand les talons au loin là-bas claquent irrégulièrement sur le sol, que les lumières dansent devant ses yeux. Là seulement Gray trouve la paix. Les ombres l’avalent, lui, et elle. Les hurlements cessent d’un coup et la tête du divergent bascule définitivement en arrière. Inerte.

« Limites atteintes. » que chante le médecin satisfait en arrêtant la machine, observant le corps retomber sur la surface froide pendant que l’infirmière se précipite dans la pièce. Clawrence, lui, a presque le nez collé contre la vitre. « Non. C’est Flores. ».  

Quand le tonnerre gronde et que l’éclair nous frappe de plein fouet, je t’en prie, aide-moi. Arrête ce massacre qu’ils font de nous ici-bas. Brise leurs rêves et leurs espérances en leur rendant la différence. Car il n’y a pas pire fléau que celui de nos âmes détruites en morceaux.

HJ:
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Charlize E. Flores

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Charlize E. Flores

❖ Date de naissance : 09/04/1990
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❖ Faction : Sans-Faction, comme une grosse merde. (Ex Sincère, née Altruiste.)
❖ Forces & Faiblesses : Un glorieux mélange d’alcoolisme trop assumé et une poisse légendaire.
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MessageSujet: Re: skulls and bones ✤ GRAY skulls and bones ✤ GRAY EmptyMer 27 Avr - 19:11


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JOUR DEUX. i'd rather be the ghost that annoys you.
Scellés, ils le sont, nos destins. Oriflammes aux infâmes noirâtres qui cachent de moins en moins bien notre fin, calquée dans la boue de cet esprit enfantin qui nous impose sa terreur. Trop tard pour le nier, nimbes écarlates, ainsi je les vois ces abîmes mortifères ! Toi et moi, nous sommes nés pour mourir. Elles hurlent dans le noir, nos vies, douloureusement entrelacées, entends-tu son illusoire dérisoire ? Ces macabres envolées de nos souvenirs, nébuleux et fiévreux enfiévrés de désespoir, Il prend nos ornières d’Enfer pour les funèbres encensoirs, immolant nos cœurs fondus, jouant avec les braises qu’Il attise, dilemmes Cornéliens, Tragédies de nos disgrâces, affligeantes destructions, je m’abaisse alors que tu t’affaisses ! Éternité outrageant nos vies, ténèbres déliquescentes, tu survis, je survis, et Il sourit, noyant nos vies de ces moires d’ivoires, crocs assassines d’une moue trop libertine qui, toujours nous est dédiée, nous déchire les chairs et agite cet Enfer. Sempiternel désespoir, sempiternelles douleurs, Ils raniment les flammes, tendresses chaleureuses, voluptés nécrosées qui terrassent mon âme et fracassent ton âme. Funeste espoir trahissant tes peurs, nourrit ma torpeur, nos esprits manipulés, ployés et serviles sur ce lit d’aiguilles qui ne sont que ces viscérales terreurs qui nous rendent toujours trop bien soumis. Revenir du néant une nouvelle fois, cependant, toi, moi, nous sommes nés pour mourir et resurgir des tonnes et des tonnes de fois ! Scellés, ils le sont, nos destins. Perdition. Stupides jouets dociles. Nos esprits alambiques boivent, trop paisibles, les mortuaires lueurs de Son élixir, ce foutu sourire, il brille tel l’encrier affamé, nos esprits assoiffés ne connaissent désormais que Son infamie. Elle hurle, et elle hurle, notre famine. Perdition. Stupides jouets dociles. Vois ô combien nous sommes infertiles en Son esprit enfantin. Parfait miroir de mon âme, tu perds de plus en plus tes couleurs, vulgaire fautif de ce teint de jaspe que ma peau ravagée arbore, reflet de pacotille, tu ne me laisseras jamais tranquille. Perdition. Stupides jouets dociles. Tu me rends serviles. Elle hurle, et elle hurle, notre famine. Triste, elle s’abat, cette soif de la vie, cette soif de la mort. Chair insipide, esprit putride, tumeur implantée en mon crâne, contre mon gré, tu me rends aussi près des cieux que du vide qui nous enivre… tous les deux ! Tu ne me lâches pas d’un seul neurone, d’une seule cellule, me rabat à ces particules ridicules asservies qu’à Ses fantaisies malades, et tu me rends famine, désespérée éprise de ce qui me nuit, quand toi tu ne cesses de te battre outre mesure et entame nos si fidèles meurtrissures et morsures ! Dis-moi, malheureux récipient de Son esprit tordu, où vas-tu courir la nuit, lorsque tout périt dans le soufre enténébré de Ses infâmes délectations ? Nos âmes font et défoncent ce qu’Il ne jamais renonce, nos parvis sans vie, visages de Son envie despote, nous rendant jamais bien loin au fond du tréfonds, ces incertains que Lui qualifie de Paradis… quelle cruelle ineptie… quelle discordante hérésie ! Elle hurle, et elle hurle, notre famine. Perdition. Stupides jouets dociles.

Homme de bien, Tu deviens cet esprit malfaisant qui nous enterre lâchement dans Ses sédiments. Tu n’y es pour rien, je le sais bien, mais si tu savais comme à quel point tes excuses et désolations sont si loin d’êtres un lot de consolations en cette meurtrière dérision. Renverser les vapeurs récalcitrantes de cet Enfer allumé en mon cœur, vide ornière calciné, forêt d’incendie, qui allonge un peu mieux ta vie et réchauffe un peu mieux ce sordide sursit. ! Dis-moi, malheureux récipient de Son esprit tordu, où vas-tu courir la nuit, lorsque tout périt dans le soufre enténébré de Ses infâmes délectations ?

Elle hurle, et elle hurle, notre famine.
Tu hurles et je hurle. Un cri sans fin pour un mal sans fin. Une harmonie parfaite. Nos cœurs vont et tanguent, valse d’outre-tombe, ballet où tout tombe, tu m’emmènes en ta tombe, dis-moi malheureux récipient de Son esprit tordu, où vas-tu courir la nuit, lorsque tout périt dans le soufre enténébré de Ses infâmes délectations ? Nos cœurs vont et reviennent, voyage qui fatigue, voyage qui nous éloigne du rivage, Tu nous égares en nos larmes épars, sanglots d’horreur et de chagrin. Mon ombre n’est plus la mienne. Tu es cette présence que je crains, qui inlassablement me suit, alors qu’Il menace de me transformer en votre pire ennemi… pour calmer nos esprits maudits. Elle hurle, et elle hurle, notre famine.

Et je hurle ta famine, crachant sur Son funèbre élixir par six fois, âme qui perd sa loi, la foi, vois ce que tu fais de moi ! Revenir du néant une nouvelle fois, cependant, toi, moi, nous sommes nés pour mourir et resurgir des tonnes et des tonnes de fois ! Scellés, ils le sont, nos destins. Perdition. Stupides jouets dociles. Trop docile. Trop facile. Vous rendre la tâche pénible et difficile. Ainsi vas-tu peut-être me laisser tranquille ? Où vas-tu courir la nuit, lorsque tout périt dans le soufre enténébré de Ses infâmes délectations ?

Elle hurle, et elle hurle, notre famine.
Et tu hurle ma famine.
Et je hurle ta famine.
Triste, elle s’abat, cette soif de la vie, cette soif de la mort. Chair insipide, esprit putride, tumeur implantée en mon crâne, contre mon gré, tu me rends aussi près des cieux que du vide qui nous enivre… tous les deux ! Tu ne me lâches pas d’un seul neurone, d’une seule cellule, me rabat à ces particules ridicules asservies qu’à Ses fantaisies malades, et tu me rends famine, désespérée éprise de ce qui me nuit, quand toi tu ne cesses de te battre outre mesure et entames nos si fidèles meurtrissures et morsures ! Ce soir, je suis le savant génie de tes blessures et souillures. Et tu vas hurler… tu vas pleurer… tu vas prier… damner… profaner et jurer ! Tu vas prendre conscience de mon existence alors que moi je deviens le funèbre suaire de potence qui enveloppe ton esprit si loin de la délivrance !

- Encore, ma voix qui n’est plus ma voix, que le mirage de mon plus redoutable simulacre alors qu’elle écorche telles des acérées fibres de nacre. Poupée de diamants qui se déloge enfin de son cocon de cire et de porcelaine. Je me suis brisée pour mieux te posséder. Et sur mon dos ployé aux noirceurs juchées se dessine ce qui bientôt te redessine. Et tu vas hurler… tu vas pleurer… tu vas prier… damner… profaner et jurer ! Tu vas prendre conscience de mon existence alors que moi je deviens le funèbre suaire de potence qui enveloppe ton esprit si loin de la délivrance !

Mes doigts blêmis et sales se referment sur mes paumes abimées, poings ravagés qui retombent lourdement sur le sol rongé par la carence, ce parterre gelé qui réclame si bien mes genoux d’esclaves et présente cet échine de supplicié qui réclame encore ce qui intérieurement meurt. Qui sait souffrir sait se taire. Mes paupières embrassent lourdement l’obscurité, mon silence étant l’âme de ces choses qui veulent toujours garder leur secret alors bien loin s’en vont ces foutus regrets. Grâce à notre lâcheté, rien n’a d’égale cette puissance, sinon peut-être ta fragile fragilité. Je sens sur ma nuque le regard torturé qui hésite et résiste. Yeux toujours fermés, des mots informulés restent l’ordre qui sitôt sème le désordre à son envie qui me salue de son plus beau sourire. Plus tard, peut-être, il s’éloignera de moi en pleurant, dans l’instant présent, cette illustre créature du bas-fond demeure ce qui le rend contant.  Peu m’importe le mal que Tu endure, tant que cela fait mal, mon triste sort est le plus beau, me laissant charmer par la torture et si tristement aduler ce bourreau. Dans l'ivresse ou le désespoir, peu m’importe où tu cours, ce soir, ta chute est éminente et dans l’attente, derrière mes paupières closes, j’enfante le sordide reflet de ton visage défait.  

- Ofelia. Non. C’est assez. Ce soir, c’est assez.

- T’es pas payé pour parler, mais pour frapper… alors frappes.

Et sur mon dos ployé se déchaînent les souillures, bouquets rougeoyants qui se dessinent, s’ensilent profondément dans ma chair, se creusent une tombe et résonnent jusque dans l’ornière. Je suis la plaie et le couteau… il n’est que le bourreau. Cette phrase inlassablement, je me la répète alors que sur mon derme hâlé la lame se répète, esquisse et colore de rouge ses plus profonds sévices. Mon échine de supplicié qui endure, résonne, frisonne, à chaque fois que le poignard renait, réapparait, frappe, ravage, démoli, redessine ce qui te redessine. Mer rouge, notre monde, il l’est, véritablement ! Je ne suis qu’un amas de chair bourrelé d’Enfer, bourrelé de plaies et de blessures. Des cicatrices qui s’ouvrent à nouveau, vomissant le magna carmin de ton sang qui encrasse mes propres mains. Je suis la plaie et le couteau. Cet homme qui me triture le dos avec la lame de ce couteau, il n’est que le pantin de mon âme devenue bourreau.

Plus tard, peut-être, il s’éloignera de moi en pleurant, dans l’instant présent, cette illustre créature du bas-fond demeure ce qui le rend contant.  Peu m’importe le mal que Tu endure, tant que cela fait mal, mon triste sort est le plus beau. Et il frappe encore.

Et il frappera encore. Jusqu’à ce que cette famine cesse de hurler.
Et je hurle ta famine. Scellés, ils le sont, nos destins. Alors dis-moi, où vas-tu courir la nuit, lorsque tout périt dans le soufre enténébré de Ses infâmes délectations ?
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Gray J. Wolfgang

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Gray J. Wolfgang

❖ Date de naissance : 08/10/1989
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❖ Philosophie : Season two l I'm gonna shoot you down. - Season one l Count only on yourself, otherwise you'll just die, victim of treason
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MessageSujet: Re: skulls and bones ✤ GRAY skulls and bones ✤ GRAY EmptyMer 27 Avr - 21:36



Paradise Lost

FT. CHARLIZE E. FLORES


JOUR DEUX. Everything you’re going through, I don’t even know about it.  And you don’t know me.

Les vitres transparentes tanguent et deviennent floues lorsqu’il ouvre les yeux. Son front est encore luisant de ces sueurs froides qu’il n’a pu contrer, ou bien n’est-ce là que les effets indésirables de ce que son Autre temporaire s’est injecté. Il ignore depuis combien de temps il a retrouvé les draps de ce lit d’infortune qu’il ne voulait quitter bien des heures plus tôt. Sa vision s’affine mais le mal qui le ronge, jamais ne se décime.

Cette haine qui te dévore n’est que le son de ma propre mort. Tu sais, je pourrais la comprendre, cette colère, viscérale, cette hargne profonde à chercher un peu plus ces maux qui en silence se moquent de nos deux âmes emmêlées. Nos sentiments s’entremêlent et s’entrechoquent, cette haine qui te hante, je la connais. N’est-elle pas que le triste reflet de la mienne ? Le hurlement de la bête intérieure qui ne demande qu’à s’échapper pour voguer dans un monde meilleur ? Tu ne le sais pas encore mais ce que tu t’infliges n’est probablement que le sombre écho de souvenirs passés. Serait-il dont possible que l’étrangère qui se nourrit aille bien au-delà de toutes les espérances que ce cher Clawrence y a mis ? De spectatrice à actrice, ce soir tu as dû faire un choix. Est-ce le bon ? Seul le dira notre damnation.

***

A fleur de peau. Il l’est. A fleur de peau. Il est juste à fleur de peau. Elle est aussi blême que l’hiver qui s’étend, aussi fade et terne que la glace s’empare de l’instant. La douleur il pensait la connaître mais les images que lui renvoient les ténèbres ne font qu’accentuer son indicible mal être. Membres tremblants, recroquevillé sur lui-même, il ne fait que lui tourner le dos, à lui, cette chose qui ne cesse d’observer. Jamais. Jamais il n’a la paix. L’ombre en silence s’étend et il le sent, tous se jouent de ces silences, tous veulent l’emprise sur cette âme qui gît ici, de plus en plus inexistante.

Où sont passés nos sentiments et notre bon sens, Toi qui ne cherche qu’à nous faire mourir ici-bas. Ne cherches-tu donc qu’à l’atteindre Lui, la source de tous tes maux, de ceux qui t’ont violemment mis K.O ? Ne devrions-nous pas plutôt être une seule vague qui se ligue contre ce fléau qu’est notre véritable bourreau ? Où sont passés nos sentiments et notre bon sens, dis-moi. Toi. Oui, toi qui n’a strictement rien du malin et qui pourtant en silence nourrit en elle le fruit de l’espoir vain. Vil assassin. Je connais ce mal qui serpente dans tes veines, celui qui te malmène et t’obsède. Ce goût de chair et sang crois-moi tu ne veux pas y goûter davantage. Mais enfin, que fais-tu donc ? Tu devrais avoir à cœur de les faire taire, ces maudites douleurs, et non pas de les noyer dans la plus ardente des terreurs.

Inlassablement il lui tourne le dos. Il ne hurle pas mais il profane et il jure tout autant qu’il jongle avec le néant qui se fait de plus en plus violent. A la merci de ses envies, il ose pourtant un instant se croire à l’abri. La fausse figure paternaliste alors se redresse et malchanceux quitte la pièce. A la surprise générale la lumière nasillarde qui jamais ne se coupe vire soudainement au noir, le laissant choir dans ce désespoir qui le force à se balancer d’avant en arrière comme un aliéné. Seules les faibles lueurs des lumières de secours intérieures restent éveillées. De couleur rouge sang elles indiquent les quatre coins de cette pièce maintes fois détestée, juste assez pour voir un peu plus loin que le bout de son nez. Cette fois-ci la folie le gagne et il le sait, la laisse le hanter car il n’a pas la force de lutter. Les yeux rougis, explosés par les ennuis, le divergent s’insurge mais jamais ne prie. Pourquoi diable l’ont-ils seulement plongé dans la nuit ?

Le rouge se marie à ses yeux, baigne son esprit dans une torpeur d’horreur qui n’en finit plus de l’étouffer, de l’assassiner. Il sent les effluves de cette souffrance dans chacun de ses membres endoloris, dans chaque muscle qui se raidit, et à chaque balancement de folie. Ca ne lui ressemble pas, de baisser si facilement les bras. Mais les horreurs d’hier ont eu raison d’un bout de sa détermination. Son esprit s’effrite et implose, lentement il explose. Au rythme de la violence. Du silence. Le calme ambiant n’a soudainement plus rien d’apaisant, et Gray le sent, dans l’ombre quelque chose se prépare. Quelque chose de noir. L’addiction il l’entend comme un écho lointain, triste de refrain de ce qui l’attend avant demain. Là-bas au loin la nuit tombe, et signe avec elle leur plus triste hécatombe. Là-bas au loin, elle veut exister et l’appeler mais qu’en fera-t-il de plus lorsque leur résister est déjà sa priorité ? Cette souffrance qu’ils endurent il ne l’a pas souhaité, ni ne la soupçonne partagée. A fleur de peau, il est juste à fleur de peau, cette bulle de verre finira par en être son tombeau. A chaque minute qui s’écoule, une part de son âme s’évapore et il n’a que 24 ans. Perdu entre les vitres, tel un fou, il pourrait presque jurer s’être vu sourire. Il a tendance à l’oublier parfois, qu’il est si jeune. Il devrait être bourré d’espérance et de hargne de vaincre et de vivre, mais il n’est ici qu’un vulgaire pantin qu’on laisse entre les griffes du malin luciférien. A trop rencontrer Lucifer, il le sait, il pourrait bien finir comme son père. Ce mal incarné, cette folie aliénée. D’un geste distrait, l’une de ses mains s’arrache de son genou et s’égare jusqu’à la vis qu’il a enfin réussi à retirer deux jours plus tôt. Par réflexe, il la tourne encore et encore entre ses doigts. Il ne suffirait que d’un geste malheureux et malencontreux. Les ténébreuses s’abaissent, la fixe cette vis qu’il détient entre ses doigts à l’abri des caméras. Tu y as pensé, n’est-ce pas ?. Il pourrait jurer l’entendre le lui rappeler, comme une vieille cassette audio rembobinée qui répète inlassablement le même refrain. Tu y as pensé, n’est-ce pas ? Il ne suffirait que d’un geste malheureux et malencontreux, pour arrêter le massacre, pour décimer leurs espoirs et les réduire au rang de poussière. Il ne suffirait que d’un geste malheureux et malencontreux, pour enfin se délivrer.

Au diable la promesse et les idéaux, quand vous n’êtes pas fichus de faire taire mes maux.

***

Pendant une heure d’affilée, il s’est balancé dans l’obscurité, jusqu’à en être épuisé. Il a mal à sa tête, il a mal à son corps. A fleur de peau il le sera probablement jusqu’à la mort. La mort il l’a regardé en face mais cette vis nullement ne sonnera le glas de son trépas. Quoi qu’il en dise, Gray a promis. C’est alors qu’il s’est enfin allongé de profil, yeux rivés sur la vitre plongée dans la semi-obscurité qu’il le sent sur son dos rouler. Le liquide carmin.

Cette haine qui te dévore n’est que le son de ma propre mort. Tu sais, je pourrais la comprendre, cette colère, viscérale, cette hargne profonde à chercher un peu plus ces maux qui en silence se moquent de nos deux âmes emmêlées. Nos sentiments s’entremêlent et s’entrechoquent, cette haine qui te hante, je la connais. Tu ne le sais pas encore mais ce que tu t’infliges n’est probablement que le sombre écho de mes souvenirs passés.

Il fallut attendre le troisième coup pour que la douleur le tiraille, lui, déjà endolori jusqu’ici. Ses membres se raidissent et sans crier garde c’est avec la rage d’un fauve qu’il s’échappe de son lit pour fouler le sol glacé de sa cellule. Avec force et geste bien placé, son haut est vite retiré, à l’instant même où une autre entaille apparait entre ses omoplates, sillonnant sans le vouloir un chemin déjà parcouru des années auparavant. Il n’en faut pas plus au passé pour ressurgir par bribes sous ses yeux défaits. Fatigués, alors même que ses poings abîmés effleurent le sol avec force, prunelles rivés sur le béton armé. Agenouillé à s’en écorcher, c’est à côté de ce lit de fortune qu’il attend, basculé dans un monde d’ailleurs, empli d’une baignoire dorée et de murs blancs immaculés. A cet instant un autre coup est porté, et une nouvelle fois vient l’entailler. Quelle est-ce donc que cette folie ? Son esprit seulement lui joue-t-il un tour ? Il n’y a personne avec lui et cela n’a rien d’une expérience ou d’une simulation. Un autre encore le marque et le sillonne. En silence la mer rouge se déverse dans son dos, à l’image de celle qui macule sournoisement la chair précédemment intacte de celle qui se trouve là-bas, au loin.

Les murs dansent, autour de lui, les lumières vacillent et c’est bientôt une ombre qui s’abat sur lui. Elle serpente et l’emprisonne, s’élève dans les airs pour mieux harceler cette chaire déjà malmenée. « Compte. ». Gray ne parvient à retenir ces tremblements qui l’animent face aux images qui devant ses yeux circulent. Il n’est  plus ici, il est ailleurs, face contre terre, dos mis à nu, exposé. Il les entend alors, ces chiffres, ces nombres, cette voix d’enfant qui ne tremble pas malgré la peur qui le tétanise en silence. Mais les coups s’abattent, le sang coule et la mer rouge l’emmène toujours plus loin. Ses yeux se ferment et il récite, murmure, sans qu’aucun son ne s’échappe de ces lèvres asséchées.

Tu vas prier.

La sueur perle sur son front et ses mains viennent trouver ces tympans qui entendent des bruits insensés qui ne devraient pas exister. « Compte ! ». Son souffle s’accélère quand tout le sol autour s’indiffère de recevoir encore ce liquide vital cher à son corps. Ses sourcils se froncent et son dos tressaillent à mesure qu’un peu plus il sent les entailles. La colère gronde, se mêle à la folie qui l’inonde. Gray n’est plus, il s’enfonce.

Tu vas damner, profaner et jurer.

Qui que tu sois, dans son for intérieur, le divergent te voue cette même haine sans borne que tu essayes vainement de lui faire connaître. Il profane et se damne, rampant tel l’animal blessé qu’il est jusqu’à proximité de ce lit qui pourrait bien lui servir d’appui. Une à une, ses mains viennent trouver le drap unique qui le couvre, linceul blanchâtre aussi pâle que lui. Il croise les bras en grondant sous un autre coup. En sourdine, la voix de P’ ne cesse de résonner, et c’est comme s’il était là, avec lui. « Comment tu t’appelles ? ». Le coup part. « Je t’ai déjà dit de compter, Graham. ». Encore. La douleur monte, va de crescendo avec le flot de ces émotions qu’il ne parvient plus à contrôler. Bras croisés dans l’obscurité, seules les lumières rouges viennent éclairer le regard noir qu’il adresse au vide, tantôt brisé, tantôt énervé. Un énième coup le martèle, plus fort que les autres et il sursaute, s’agite dans un bond qui lui coupe le souffle en même temps que dans ses oreilles l’éclair s’effondre sur ce mystère. « COMPTE ». Alors sa main l’enserre, ce linceul de fortune. Il serre si fort que ses lèvres se scellent mais les larmes de fatigue s’écoulent. Pas encore, pas aujourd’hui. Par pitié, qu’on arrête cette folie.

Tu vas pleurer.

« Huit. ». Qu’il lâche enfin à l’adresse d’un souvenir lointain. « Neuf. ». Il sursaute, à chaque fois. Si tel est son but, elle a tout gagné. La chair de son dos se rouvre un peu plus à chaque seconde, mais ce n’est pas P’ qui l’afflige, pas cette fois. Il y a dans cette expérience quelque chose qu’il ne comprend pas. Gray se pense fou, et le temps d’un instant qui lui parait interminable il n’est plus que cet enfant que l’on avait nommé Graham. Marqué à vie, gravé dans son esprit, il continue de compter, comme l’aliéné qu’il est à ce moment donné. Il voudrait que cela cesse. Faites-les donc taire. Arrêtez cette sentence qu’il obtienne cette délivrance. « C’est bien, ne t’arrêtes pas de compter. ». Mais le chiffre 100 semble pourtant si loin. « Douze. ». Le divergent plisse les yeux, ses joues le brûle comme la totalité de ce corps qui ne répond plus de lui. Ses mains serrent le drap à s’en blanchir les jointures, il ouvre les yeux mais ce n’est plus la vitre qu’il voit, juste son reflet dans le miroir de la salle de bain de luxe. Il a les yeux bouffis et la mine déconfite, mais c’est d’un regard noir qu’il se fixe. Ses cheveux d’un noir de jais sont maculés de sang séché qu’il a du mal à laver. Il s’observe longuement et en perd toute notion du temps. Soudain alors, tapi dans l’ombre, caché derrière lui, sort soudain de la noirceur du néant cet homme qu’il ne reconnait pas. Il a les traits usés et une barbe densément noire. Aussi noire que ces mêmes cheveux en bataille que l’enfant arbore. Ce dernier lève ses ténébreuses vers lui et le dévisage avant de sourire, puis tout redevient rouge sang et la faible lueur sanguine l’oblige à papillonner des yeux avec fureur. Vue brouillée. Une nouvelle fois il sursaute et la réaction est imminente. La bête gronde, perdu entre deux mondes. Le passé et le présent. Le futur lui, s’est échappé de ses prunelles rivées. Il n’en voit plus pour lui. Et parce que la bête est puissante, il ne parvient plus à compter, son de sa voix bloqué au creux de sa gorge. Lèvres à nouveau scellées il respire à grandes goulées d’airs et ne cherche plus à résoudre ce mystère. Effrayé, torturé aussi bien par cet Autre que par lui-même, Gray enfonce son visage dans le maigre matelas et sans crier gare il ne résonne plus dans cet espace clos que l’écho étouffé de ses plus sombres maux.

Tu vas hurler.

Je cours entre ces pâturages de verdure et de soie. Je cours entre les arbres de cette forêt que tu ne vois pas. Pour oublier l’obscurité de ces fous à lier, je me perds dans les méandres de mon esprit torturé et de ces êtres à qui j’ai promis de ne pas me faire tuer. Je cours et vogue entre les rives du désespoir et du vague à l’âme qui sur les rochers de mon âme en mille morceaux viennent s’effriter. Je n’ai jamais cessé de lutter mais aujourd’hui je suis fatigué. Pardonnes-moi l’ignorance et l’affront de nos maigres espérances. Pardonnes-moi l’écho de ces maux que sur toi j’en ai fait fardeaux. Car cette haine qui te dévore n’est hélas que le son de ma propre mort.
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Charlize E. Flores

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Charlize E. Flores

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MessageSujet: Re: skulls and bones ✤ GRAY skulls and bones ✤ GRAY EmptySam 30 Avr - 19:13


❝ A match is our only light ,
feat. GRay J. Wolfgang & Charlize E. Flores. ❞



JOUR TROIS. our skulls and bones let's take it to the grave.
La vie s’est installée sur un trône à bascule, d’avant en arrière, elle va et revient, se balance dans l’errance, son ode, tempo léger. Quand à la toute fin, uniquement à la toute fin, les grincements s’épuisent, se fanent, à nouveau, le silence se fait entendre, le temps finit par se prendre et se suspendre. Éveille d’un sommeil. Elle est lente. Elle arrive transparente. Elle arrive contente. Fauche nos vies à la mort. Elle est douce. Elle est ressource. Elle arrive furtivement et hâtivement repousse. Ce n’est que lorsque le trône de fer esquisse le dernier effort, d’avant en arrière, tout espoir s’endort. Le trône, immobile, la vie s’est envolée et l’esprit s’endort. Mon âme qui accueille la tienne et ton âme qui recueille la mienne. Roi et reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, là où jamais le fil de la liberté est trouvé. Là-bas, le souvenir de nos chairs, il est comme un bruit amer, tintement de nos chaînes délétères. Oriflammes, odes, orphiques et solaires, qui confondent d'un même soupir, souffrir et tourments, délire tout comme le pire. Il dort au creux de nos reins cambrés, de nos dos ployés, à jamais marqués, dans nos souffles mêlés, la douleur qui glisse au travers de nos lippes crispées, Il rôde, solitaire, autour de nos imaginaires. Mais de l'enlacement des astres sans nom, saison contre saison, jamais si haut nous montons, jamais si loin nos âmes confondus s’en vont, folie de la suprême proximité, damnation de nos vis exacerbées, nous avons appris le sens du frisson, le secret funèbre de sa caresse sur nos échines de nacres, aurores de nos vies qui s’enfuient, deux plumes qui du papier s’envolent, cessant de retranscrire l’histoire de nos deux corps point apaisés qui toujours trop fort se sont fracassés.

La vie s’est installée sur un trône à bascule, d’avant en arrière, elle va et revient, Roi et reine, nous nous tenons là, assis sur ces trônes de fer qui se balancent d’avant en arrière. Quand à la toute fin, uniquement à la toute fin, les grincements s’épuisent, se fanent, à nouveau, le silence se fait entendre et ainsi vient la fin…

- Comment va ton dos, Charlize ?

Sa voix, oriflamme, elle se mélange au soufre et aux flammes. Elle glisse lentement dans l’infâme, se coagule dans l’amalgame, errant dans l’air, rend jardin d’hiver mon ornière, ouvrant malgré tout le couvert de ma stèle, s’invite sans aucune pudeur dans les ténèbres du tombeau de ma conscience. Ma tête, bien lourde, elle oscille sur les vertèbres de mon cou, mes cervicales grinçantes et inlassablement se lamentent sous mon derme de jaspe. J’ouvre les yeux, dans mes soirs éternels, la nuit qui trouve toujours le moyen de faire un pas, je vois son ombre parmi les ombres, elle plane et danse dans les décombres.

- Je demande, parce que le sien, il est en lambeaux. Je demande, Charlize, parce que je me fais du souci pour toi. Tu n’as pas oublié notre accord, n’est-ce pas ?

Esprit enfantin, esprit curieux, trop audacieux, Il ose, en ce beau soir, pousser la porte de notre cimetière où à jamais se fanent les roses, du seuil voici qu’Il suit le paraphe noir des pétales, s’enivre du parfum de la nécrosions, et entre ses mains Il sent la dimension de cet outre-monde qu’Il a créé en nos deux esprits qui toujours trop fort se fracassent. As-tu la même vision que moi, dis-moi, récipient de cet esprit luciférien ? Vois-tu ce que moi je vois ? Il croit pouvoir mesurer le temps avec les saisons, mais hélas Il ne devient que la parfaite allégorie d’un vieillard qui vers l’arrière toujours Il regarde. Il n’est que le fou, fou de toi, le Roi, fou de moi, la Reine, Roi et Reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, là où jamais le fil de la liberté est trouvé. Là-bas, le souvenir de nos chairs, il est comme un bruit amer, tintement de nos chaînes délétères. Oriflammes, odes, orphiques et solaires, qui confondent d'un même soupir, souffrir et tourments, délire tout comme le pire. Et la nuit qui trouve toujours le moyen de faire un pas, lorsqu’Il défie les lois, s’éloigne du seuil et pose le pied sur les terres calcinées de cet Eden perdu. On se perd à ces changements comme la roue et la poussière, nos ornières d’hiver qui fondent lorsqu’Il érige Ses contrées solaires, impose son spleenétique printemps qui revient toujours nous cacher l’horizon et notre raison. Il ose, en ce beau soir, pousser la porte de notre cimetière où à jamais se fanent les roses, de Ses pieds despotes, Il piétine les pétales défraîchies qui toujours un peu mieux saignent et peint des couleurs de l’hécatombe nos funèbres catacombes. Il nous emprisonne en ces tombeaux, nous coince dans ces caveaux, six pieds sous terre, Il se surprend à voir que du néant nous y surgissons toujours.

La vie s’est installée sur un trône à bascule. Ce n’est lorsque que j’essaie de bouger ma main, que je réalise que des sangles de cuir sont fixés à mes poignets, mes coudes, errant mollement sur les appuis d’une chaise dont la forme du dossier plaqué à mon échine éveille un souvenir qui je n’ai point oublié. La vie s’est installée sur un trône à bascule, d’avant en arrière, elle va et revient, se balance dans l’errance. Fauteuil de simulations. Sans savoir comment, Il a trouvé le moyen de me ligoter à nouveau sur ce trône maudit. Le souvenir de nos chairs, il est comme un bruit amer, tintement de nos chaînes délétères. Il n’est que le fou, fou de toi, le Roi, fou de moi, la Reine, Roi et Reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, là où jamais le fil de la liberté est trouvé.

- Je suis surpris et à la fois contrarié. Les élèves essaient de surpasser le maître. Vous êtes une énigme pour moi.

Et il sourit, replace ses lunettes amochée sur son nez moins tuméfié et qui recommence à prendre forme humaine. Son visage, dans la pénombre de la pièce, parfaite allégorie d’un vieillard qui vers l’arrière toujours Il regarde. Je me suis brisée pour mieux te posséder, je me suis brisée pour mieux le hanter. Les vagues de diamants qui ornent mon derme de jaspe, elles se déferlent sur Lui et repoussent au loin cette nuit qui fait toujours un pas. Je m’éteins, mais toujours pour mieux briller,   absorbée par la revanche, sombrant dans la violence, combattant la trame de notre temps, cet incertain comme la roue et la poussière, je me ris de la dérision et du cachot, l’écho de ton meurtre, bien agglutiné à mon oreille, mais mon absurde déni ravivant toujours au mieux les moires de ces perles bien rares ancrées sur mes chairs. Tu as été mon sacrifice pour enfin trouver un terme à nos supplices. Si pour nous sauver je dois nous assassiner, que sur mon front se grave alors le sceau du condamné et que sur le bûcher ma tête soit coupée !

- Pourquoi tu t’es infligée ça, Charlize ? Pourquoi tu lui as infligé ça ?  

Impassible, j’incline légèrement la tête sur le côté et plonge mes deux puits aux noirceurs immortelles en ces deux cierges d’Enfer. Fou. Il n’est que le fou, fou de toi, le Roi, fou de moi, la Reine, Roi et Reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, là où jamais le fil de la liberté est trouvé.

- Tu ne parleras jamais, n’est-ce pas ?

La vie s’est installée sur un trône à bascule.

- Qu’il en soit ainsi.

D’avant en arrière, elle va et revient.

- Ce que tu es en train de vivre ici, saches que Wolfgang subit le même traitement. Voyez cela comme une prestigieuse avancée à la Science et une sacrée évolution à mes recherches.

« …Compte. »

- Comment vous parvenez à commander ce qui est censé vous commander ? Wolfgang l’ignore, tu l’ignores et je l’ignore. Une énigme. Vous êtes une sacrée énigme. Et j’ai horreur des énigmes.

La vie s’est installée sur un trône à bascule.
« COMPTE ! »
D’avant en arrière, elle va et revient.

Il se rapproche de moi, ses doigts brûlants et grivois s’emparent brusquement de ma mâchoire inférieure, me forçant à incliner la tête sur le côté alors que je sens une aiguille percer la chair de mon cou et un liquide déjà nécroser mon sang. Fou. Il n’est que le fou, fou de toi, le Roi, fou de moi, la Reine, Roi et Reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, là où jamais le fil de la liberté est trouvé. Il s’éloigne, se rapproche d’une table, s’empare de son téléphone, colle le combiné à sa joue et murmure :

- Projet Immersion amorcé. Flores est prête. Quant est-il de Wolfgang ?

La vie s’est installée sur un trône à bascule.
« COMPTE ! »
D’avant en arrière, elle va et revient.

- Le Divergent est installé sur le fauteuil de simulations. Nous lui injectons présentement le sérum Déluge.

« COMPTE ! »
D’avant en arrière, elle va et revient.

- Parfait, satisfait, Il dépose son portable sur la table et tourne le visage vers moi :

- L’eau. Seul élément qui se voit être le conducteur universel qui permet de passer d’une dimension à une autre. Toi qui es issue d’une mère religieuse, tu dois savoir que si on unit le feu, purificateur, et l'eau, lustrale, ils en viennent à former une même puissance, l’un se transformant en l’autre…

« COMPTE ! »
Les entrailles me brûlent. La violence du poison en mes veines, ce dénommé Déluge, distord mes membres, me rend inhumaine, me redessine et me terrasse. Je meurs de soif, j’étouffe, je ne peux crier, une main imaginaire m’étrangle. Je m’étrangle. Je tremble. Mon échine se cambre de travers sur le dossier du fauteuil. Mes mains de diamants empoignent les appuis, mes ongles abîmés mordant son textile. Je m’immole. Torchère d’Enfer. C’est l’enfer. Vois-tu, récipient de son esprit malfaisant, comme le feu se relève ? Il se nourrit de ce manque d’air en nos ornières, l’air de l’Enfer ne souffle pas les hymnes alors mon hurlement jamais ne franchit le seuil de mes lippes crispées. Mais pourtant elle hurle, et elle hurle notre famine !

La vie s’est installée sur un trône à bascule.
« COMPTE ! »
D’avant en arrière, elle va et revient.

Je le sens se rapprocher de moi, mais je ne le vois pas, ma vision éblouie par ce feu incandescent qui au fond de moi monte et redescend, vagues sulfureuses, torrent infernal.

La vie s’est installée sur un trône à bascule.
« COMPTE ! »
D’avant en arrière, elle va et revient.

Ses mains de sales bête empoignent les pieds de mon siège, d’une poussée aussi violente que bouleversante, Il me renverse vers l’arrière, me rabat au fond du tréfonds. La vie s’est installée sur un trône à bascule, d’avant en arrière, elle va et revient, se balance dans l’errance, son ode, tempo léger. Quand à la toute fin, uniquement à la toute fin, les grincements s’épuisent, se fanent, à nouveau, le silence se fait entendre, le temps finit par se prendre et se suspendre. La roue, la poussière, tout se fige, se glace, lorsque le dossier de mon siège brise la lisse surface opaque de cette eau glacée qui sitôt me submerge de la tête aux pieds et que je me sens lentement sombrer au fond de cette baignoire.

Le feu devient l’eau. L’eau devient le feu. Je me noie. Je me brûle. C’est l’Enfer !  

La vie s’est installée sur un trône à bascule, d’avant en arrière, elle va et revient, Roi et reine, nous nous tenons là, assis sur ces trônes de fer qui se balancent d’avant en arrière. Quand à la toute fin, uniquement à la toute fin, les grincements s’épuisent, se fanent, à nouveau, le silence se fait entendre et ainsi vient la fin…

« COMPTE ! »
Huit… Neuf…
Mais le chiffre 100 semble pourtant si loin.
…Douze.


Vois-tu, récipient de Son esprit malfaisant, comme le feu se relève ? Il se nourrit de ce manque d’air en nos ornières, l’air de l’Enfer ne souffle pas les hymnes alors mon hurlement jamais ne franchit le seuil de mes lippes crispées. Mais pourtant elle hurle, et elle hurle notre famine ! Et elle sinue partout, dans ma bouche, dans mes narines, cette eau glacée que j’avale, recrache, ravale à nouveau. Je lutte en un trouble inouïe. Je me noie jusqu'à la brûlure. Un orage s'élève en nos âmes, la houle me saisit et me voilà dessaisie.

La vie s’est installée sur un trône à bascule, d’avant en arrière, elle va et revient, Roi et reine, nous nous tenons là, assis sur ces trônes de fer qui se balancent d’avant en arrière. Quand à la toute fin, uniquement à la toute fin, les grincements s’épuisent, se fanent, à nouveau, le silence se fait entendre et ainsi vient la fin…

✤ ✤ ✤

Quelque part dans l’outre-tombe.

Dans l’ombre de la vallée des morts, j’erre au lustre de cette pitié d'un ciel toujours incorrigible. Devant ma vision désaltérée, tu te dessines et redessines. Je te vois toi. Je reconnais ma nuit et je reconnais ma cendre. Une sorcellerie au gâchis d’un carnage. Fou. Il n’est que le fou, fou de toi, le Roi, fou de moi, la Reine, Roi et Reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, là où jamais le fil de la liberté est trouvé. Terrible face-à-face, vestiges d’un tête-à-tête qui ne nous apporte si loin de ce que Lui appel Prestige.
   
- Gray…

Tu n’es pas une sorcellerie. Tu es là. Et je te vois. Je reconnais ma nuit et je reconnais ma cendre. Si pour nous sauver je dois nous assassiner, que sur mon front se grave alors le sceau du condamné et que sur le bûcher ma tête soit coupée !

- Survis.

La vie s’est installée sur un trône à bascule.
« COMPTE ! »
D’avant en arrière, elle va et revient.

- Survis, Gray.

Je ne crois pas à l’Enfer, donc nous n’y sommes pas.
Cent…
Tu as été mon sacrifice pour enfin trouver un terme à nos supplices. Ne compte plus et ouvres enfin les yeux !
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Gray J. Wolfgang

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Gray J. Wolfgang

❖ Date de naissance : 08/10/1989
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❖ Âge personnage : 25 ans
❖ Profession : Bras droit des Sans Faction, membre actif de la résistance - Ex Barman au Harvest et rat de laboratoire pour le compte de Moira Rosenbach.
❖ Faction : Divergent, Factionless - Anciennement Amity - Origines Erudites
❖ Forces & Faiblesses : Tolérance face à la douleur - Techniques de combats à mains nues - Manipule plutôt bien les lames, il les préfère aux armes à feu - Sa plus grande faiblesse réside maintenant dans le fait que le Conseil connait sa Divergence - A des cauchemars récurrents sur son enfance - Garde un oeil constant sur ses aînés et les O'Malley.
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MessageSujet: Re: skulls and bones ✤ GRAY skulls and bones ✤ GRAY EmptyDim 1 Mai - 15:22



Paradise Lost

FT. CHARLIZE E. FLORES


JOUR TROIS. I can feel it in my bones. I feel you’re the one who did it. You broke me in.

Les lumières nasillardes se rallument sur son âme en peine, éclatent ses yeux et lui brisent la vue. Les lumières nasillardes se rallument sur son âme en peine, brûlent ses aveux et lui courbent l’échine. Il n’a pas fermé l’œil de la nuit, seul instant où ils avaient daigné accepter de le laisser dans l’obscurité. Seul moment où il aurait pu récupérer de ces journées infernales qui le plongent un peu plus dans les abysses. Assis de travers à même le sol, ses bras sont toujours croisés sur ce lit d’infortune auquel il se raccroche avec force. Joue posée contre le matelas, il papillonne des yeux, aveuglé et vue brouillée par une trop forte lumière, vil artifice dont il a horreur. Son sang a maculé le sol de cette bulle de verre, dos exposé à celui qui, comme chaque jour depuis lors, vient l’observer. Toute la nuit il a hurlé, jusqu’à n’en plus pouvoir. Sa voix, il l’a brisée dans l’écho étouffé de ses plus sombres maux. A ce rythme il sera simplement bon à achever. Interdit, Clawrence l’est resté, devant ce spectacle auquel il ne s’était prédestiné. Il doit la voir, c’est aujourd’hui forcé, pour comprendre la raison de ce mal qu’elle leur a infligé. Alors c’est en silence et lourd de contrariété qu’il ressort aussitôt qu’il est entré. Des ordres sont donnés, car il sait que Gray ne compte pas manger.

De l’autre côté de la vitre, la vie se meurt dans le plus triste son de tous les malheurs. Immobile il le reste, immobile il demeure, incapable de faire un geste car cette douleur-là jamais ne cesse. « La douleur est secondaire, apprends à l’oublier elle te rendra plus fort. Oublie-là, Graham. Tu ne veux donc pas rendre ton père fier de toi ? ». Compter. « Graham dépêches-toi, il ne faut pas qu’il vienne. ». Oublier. « Relèves-toi, allez. Ca va aller. ». Se relever. Milles voix résonnent dans sa tête quand milles fantômes passent devant ses yeux embrumés et explosés. D’un pouce il ne bouge et le sang séché laisse son dos maculé où la mer rouge est représentée. Des cicatrices de plus, ce ne seront que des cicatrices de plus, mais comment diable alors expliquer combien celles-ci l’ont martyrisé ? Est-ce la fatigue qui pousse l’animal en cage à tout ressentir en double ? Il ne sait pas. Ne sait plus. Et s’en contrefiche, probablement aussi. Lentement sa main glisse, joue toujours posée sur le maigre matelas, elle glisse jusqu’à venir y trouver la vis retirée. Il ne suffirait que d’un geste malencontreux pour mettre fin à tout ça. « Tu y as pensé, n’est-ce pas ? ». Aujourd’hui il n’a pas la force. Il ne peut se relever, ses jambes ne sauraient le porter. Avec indolence il la range cet objet qui pourrait lui servir de potence. Ils ne doivent pas la trouver, sinon avec elle son espoir de salut pourrait s’envoler. Clawrence a déserté pour mieux les laisser entrer. Avec habitude elles ouvrent la porte, puis celle soudainement révélée au beau milieu de cette sorte de baie vitrée. Dans son dos ils arrivent, avec force ils l’emmènent à la dérive. Par réflexe une nouvelle fois il se raccroche, chaque geste tire et rouvre ces plaies qu’on est venu taillader. Il sent son corps qui se déchire, cette hargne qui dans son for intérieur ne cesse de hurler, là où sa voix ne demeure que brisée. Il ne veut plus rien à voir à faire avec eux, il ne veut que la paix, le silence et la mort car il n’a pas fermé l’œil de la nuit.

***

Animal blessé.

Animal blessé qui veut, malgré tout, encore lutter.

Sur cette table, on l’y a déposé, tel un souvenir trop récent qui glace le sang. Allongé sur le ventre, on l’y a entravé mais il ne cesse de s’agiter. Une infirmière qu’il n’a jamais vue vient tout juste d’enfiler ses gants alors que les hommes de mains s’agacent de le voir aussi insolent. Rester ici, il ne le veut pas. Il en a assez, mais il sent sa force lentement le quitter, les vitamines ingurgitées ne suffisent plus, s’il continue sur cette pente, Clawrence le sait depuis le début, leur divergent finirait par les quitter définitivement. Dans un grognement sourd, il s’agite, tente de basculer, se retourner, en vain. Il ne peut supporter une nouvelle expérience, il le sait dans son for intérieur et c’est la panique qui s’exprime par le biais de la colère et de la hargne. C’est la fatigue qui s’immisce au creux de son esprit malade, et c’est ce dos en lambeaux qui le rend complètement marteau. « Gray regardez-moi, nous voulons juste apaiser la douleur, rien de plus. ». C’est l’infirmière qui parle avec douceur au beau milieu de tout ce cirque qui se meurt. Les noirs ont quitté la pièce blanche dès lors qu’ils furent assurés que de cette table il ne pourrait s’échapper. Autour de lui d’autres blouses blanches s’activent et il reste à l’affût de la moindre lame, la moindre pastille métallique que l’on pourrait vouloir lui apposer sur la peau. Pas de machine ronronnant, pas de son qui grésille, juste la voix de cette inconnue qu’il n’a encore jamais vue.  Face contre table, il tire sur ses liens, qu’on le laisse tranquille c’est tout ce qu’il espère obtenir mais ils n’en ont pas décidé ainsi. Revêches, les prunelles sombres ne daignent se poser dans celles qui espèrent l’attirer et l’apaiser. Ils sont tous pareils à vouloir manipuler. « Mensonge. » qu’il vocifère de sa voix éraillée en redoublant d’effort pour espérer se libérer. Il ne répond plus de lui ou de son sang-froid, ultime lutte qu’il tente dans un souffle saccadé et désespéré. Avec contrariété, la brune s’est redressée et retournée pour mieux avancer vers le médecin qu’il ne connaissait que trop bien. « Impossible d’en tirer quoi que ce soit dans cet état Docteur. Il ne se laissera pas faire, on risquerait de faire plus de dommages encore. ». Gray ne les voit pas, il ne peut que les entendre. Les battements de son cœur résonnent jusqu’au creux de ses tympans, couvrant la majorité des bruits environnants à mesure que son esprit se focalise sur son rythme cardiaque. Il n’entend pas le médecin perdre patience et pester contre celui qui ne cesse jamais de résister. Il ne suffit que d’un coup, d’un seul pour que le monde à nouveau vire au rouge et tourbillonne, le coupant dans son élan d’agitation qui était censé le mener hors de sa perdition. Il ne suffit que d’un coup, d’un seul, pour que la pièce tangue et qu’il crache ce liquide carmin qui dégoulinait de ce nez tout juste frappé. Et alors qu’il était sonné le médecin commença son œuvre sur le corps immobile. L’alcool s’écoula dans les plaies, le brûlant de l’intérieur et l’aiguille traversa les chairs. Le divergent eut juste le temps de se crisper, que son monde sans prévenir tourna à l’obscurité. Dans un rare élan de bonté, l’infirmière, elle, nullement n’avait menti.

***

Il se réveille entravé dans un siège de simulation. Deux bonnes heures, le médecin est resté pour tout refermer et pourtant il se trouve toujours devant lui. Les prunelles sombres voient danser des étoiles, la silhouette blanche devient nette et floue à plusieurs reprises quand son cou le fait souffrir d’être trop longtemps resté dans la même position. Pour le bien de cette expérience on l’a dopé, au point que la fatigue n’est plus ressentie, cachée par le produit qu’on a daigné lui injecter. Après les choses seraient faites autrement. Après, ils prendraient le temps, mais pas maintenant. Clawrence a besoin de résultats. Il s’interroge sur ce mystère, leur mystère. Son dos repose sur la surface froide de son siège, si le sang séché ne s’y trouve plus, cela ne l’empêche pas de se sentir tiraillé de tous les côtés. Lentement, il redresse la tête mais cette dernière retombe lourdement contre le dossier, il n’a pas la force de se relever. Sur un plateau d’argent à sa droite est placée une seringue, quand arrêteront ils avec les aiguilles ? Sur son visage, un hématome apparait sur l’arête de son nez, coup que ce crétin lui a lui-même donné. Mais l’attente ne dure pas, et c’est à peine complètement éveillé qu’il voit le médecin lui tourner violemment la tête, téléphone en main et porté à son oreille là où l’infirmière se contente d’injecter le contenu de ladite seringue.

« Le Divergent est installé sur le fauteuil de simulations. Nous lui injectons présentement le sérum Déluge. »

Il continue de lui tenir la mâchoire entre son pouce et son index, d’un regard noir et satisfait il le scrute, se permet même un sourire. Gray le fixe en retour tandis que le feu, en lui, prend vie et l’immole de l’intérieur. La blouse blanche veut y lire le reflet des flammes dans ces yeux qui l’assassinent. Il veut la voir, cette douleur qui menace et terrasse. A peine injecté, le liquide fait son œuvre et le divergent sent le brasier le consumer, le forçant à se cambrer quand son dos ne fait que se déchirer, son cou menaçant de se briser dans l’élan, toujours maintenu contre le dossier de ce maudit fauteuil. Son corps tremble et s’agite sans qu’il ne puisse plus le contrôler, il est au bord de la rupture et il le sait, puise inconsciemment dans cette puce qu’on le leur a implanté. Son rythme cardiaque s’accélère et lui coupe le souffle, ses iris s’étrécissent et se meurtrissent, bientôt, même les yeux ouverts il ne peut plus y lire la satisfaction dans le regard de celui qui lui fait subir ce calvaire. L’air soudain lui manque, le poison le dévore et alors qu’il tente d’aspirer une goulée d’air pour espérer s’en sortir, espérer vivre, il se sent basculer en arrière. Il heurte la glace et son corps s’enfonce à présent dans l’eau. Des flammes aux géants de glaces, voilà par quoi ils passent. Entravé il ne peut lutter, dans les ténèbres il plonge et s’enfonce. Le choc thermique est immédiat, déchirant un peu plus son dos jusqu’à ses os. D’air il manque. Sur ses poignets il tire mais l’eau glacée déjà s’infiltre. Son cœur ralenti à chaque battement désespéré, ses yeux s’ouvrent sur un monde totalement flou, la blancheur au-dessus de la baignoire n’est plus qu’une vulgaire tâche remuée au gré de ce corps qui en vain s’agite pour survivre. Réflexe humain, expérience inhumaine.

Les secondes sont interminables. Les bulles d’air s’échappent, l’eau pénètre un peu plus dans ses poumons, lui fait perdre la raison. Il s’ankylose, des pieds à la tête et il ne sent déjà plus la douleur de son dos ni ses orteils. Aucun son ne parvient jusqu’à ses oreilles bouchées, si ce n’est celui de ses propres tentatives de respirations étranglées qui ne font que le noyer davantage. Le voile de la faucheuse passe devant ses prunelles ouvertes blanchies par la glace, la fin approche à mesure qu’elle l’enlace et qu’il s’envase. Il ne va pas y arriver. Il ne peut pas lutter. Les milles voix soudain résonnent et les bulles à la surface s’arrêtent. Son corps alors une dernière fois s’agite, d’un coup sec quand l’eau glacée dans sa gorge et ses poumons, définitivement s’est infiltrée.

***

Somewhere, beyond the sea of darkness

« Gray… Survis… ».

Il l’entend comme un écho lointain qui résonne dans une pièce beaucoup trop grande pour une seule âme. Elle se perd entre toutes les voix qui l’assaillent.

« Survis, Gray. »

Les images à lui s’imposent mais c’est à genoux qu’il s’expose. « Encore. ». D’avant en arrière il se balance. « Ofelia. Non. C’est assez. Ce soir, c’est assez. ». La vie s’est installée sur un trône à bascule. « T’es pas payé pour parler, mais pour frapper… alors frappes. ». D’avant en arrière, elle va et revient. Et il frappe. Gray sursaute. Plongés dans l’obscurité, il ne la voit pas. Mains plaquées contre ses oreilles, il a l’air de souffrir le martyr.

« Gray… .
- Compte.
- Graham dépêches-toi, il ne faut pas qu’il vienne. »
- Survis
- Survis, Gray.
- Ne t’ai-je dont pas tout donné ?
- COMPTE ! »

Et il frappe. Frappe encore. Gray sursaute.  

« As-tu la moindre idée de ce que ta trahison a apporté ?! De tout ce que nous avons dû endurer ?!
- COMPTE !
- Gray…
- COMPTE ! »

Elle est là, sa silhouette frêle. Elle est meurtrie, hâlée mais meurtrie. La sienne est pâle, amaigrie et affaiblie. Une ombre parmi les ombres qui s’enfoncent et se mêle à la perfection avec la noirceur environnante. A genoux, il reste à genoux, ses cicatrices à vue d’œil qui tranchent plus que d’ordinaire sur sa peau blême. Mains sur les oreilles, il ferme les yeux, se balance d’avant en arrière et secoue parfois la tête. Il ne veut plus les entendre. Sa voix se perd entre les milles, résonne comme un écho lointain qui ne viendra pas avant demain. « Un. Deux. Trois. Quatre. ». Il est submergé. « Cinq. Six. Sept. Huit. ». Acculé. « Neuf. Dix… Quinze… ».

« Survis, Gray. »

Il s’arrête de compter.

« C’est ta faute. », qu’il murmure. « Vingt. Vingt-et-un. Vingt-deux… ». Sa voix se perd entre les milles, résonne comme un écho lointain qui ne viendra pas avant demain. Lentement, elles l’assassinent. Il ouvre les yeux. « Charlize… ».

« T’es pas payé pour parler, mais pour frapper… alors frappes. »

Dans les ténèbres il se relève, pantin de marbre qui menace de se briser au moindre pas effectué. La blancheur de son derme tranche avec la noirceur qui les entoure. Indigné, hanté, ses sourcils se froncent et vers elle il s’avance. Vers elle, il se lance.

« C’EST TA FAUTE ! ». Sa voix éraillée résonne dans le silence de l’endroit, pour elle, au beau milieu des milles, pour lui. Il ne comprend pas, ne sait rien de source sûre. Il est submergé, acculé. Gray se noie. « CHARLIZE ! TU AS FAIT CA. ». De ses yeux rougis et brillants il la regarde, stoppé dans son élan avant même de réussir à l’atteindre quand soudain apparaissent des chaines qui l’entravent. Sur le sol violemment il s’effondre, retombe à genoux. Il plaque ses mains contre son visage, voudrait s’en arracher les oreilles. « Fais-les taire. FAIS-LES TAIRE ! », qu’il hurle, brise sa voix un peu plus quand il plisse les yeux et les ferme pour ne plus rien voir.

La vie s’est installée sur un trône à bascule. D’avant en arrière, elle va et revient.
Il est submergé, acculé.
Il se noie.
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Charlize E. Flores

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Charlize E. Flores

❖ Date de naissance : 09/04/1990
❖ Barge depuis : 15/07/2015
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❖ Multicomptes : Salem L. O'Malley, Judas F. Valentyne, Ramsey A. Dallas & Ruben C. Dashawn.
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❖ Âge personnage : Trente balais.
❖ Profession : Dirigeante des Sans-Faction, stripteaseuse dans un nightclub crade chez les SDF et membre de la résistance.
❖ Faction : Sans-Faction, comme une grosse merde. (Ex Sincère, née Altruiste.)
❖ Forces & Faiblesses : Un glorieux mélange d’alcoolisme trop assumé et une poisse légendaire.
❖ Philosophie : Don't be a drag just be a queen.
❖ Playlist : LENKA - everything at once. FLORENCE + THE MACHINE - shake it out. THE KILLS - cheap and cheerful. SIA - alive. BISHOP BRIGGS - be your love.



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❝ A match is our only light ,
feat. GRay J. Wolfgang & Charlize E. Flores. ❞



JOUR TROIS. our skulls and bones let's take it to the grave.
Ma faute ? MA FAUTE !? Ta voix résonne, encore et encore, contre les cloisons osseuses de mon crâne, plus gluante encore que nos pourritures, plus répugnante encore que la charogne, elle se colle à ces parois de bronze et s’envase dans la boue de nos sordidités. C’est elle, ta voix, qui terrasse à jamais nos monstres et les crimes qui s’allongent depuis trop longtemps en nos abîmes. La foudre allégorique foudroie de rage en mon sein, du tonnerre escorté, tu transcris ici-bas les balafres électrisantes, myriades rougeoyantes, d’une main tu portes l'éclair, de l'autre tiens le marteau, sombre, à travers les nuits effrayées, tu t’avances, tu me cicatrices, tu me marques l’erratique du sceau des condamnés, tes foudroyantes traînant nos vestiges foudroyés. Tu te traînes, me maudis, à travers les effrois, oublie que je suis avec toi, en ce gouffre où grince nos chaînes de fer, qu’à pleine bouche j’embrasse aussi les braises de l’Enfer. Esprit ingénu, esprit étroit, vulgaire récipient gavé par la folie, crois-tu réellement en ce que tu craches et baves, présentement ? Tu insulte le ciel, maudis les entrailles malades de la terre, mais oublie celui qui véritablement refroidit nos fronts que l'aube réchauffait ! Nie, lâche, faible, égoïste, fuyard, froussard, petit esprit torturé et tourmenté, nie tout, absolument tout, nie jusqu’à en être aveugle, nie jusqu’à t’en rendre malade, nie jusqu’à gerber tes boyaux sur le sol de ces contrées calcinées, nie jusqu’à t’en faire saigner, empoisonne, nécrose, vas-y ! Hypocrite, pédant, féroce, perfide, tu aspires l'odeur de putréfaction, mais ignore son arôme et renie son goût ! Chose abstraite, elle devient, l’horreur, lorsque mes nuits immortelles déverses ses noirceurs noctambulées sur ce dos ployé que tu me livres, tel le servile et croulant petit esclave que tu es, enchaîné de tes propres chaînes, emprisonné dans le cachot de ta propre servitude, périssant en la stèle de ta propre mort ! Je ne suis pas celle qui a enfanté ton sort. Tu le sais. Tu le sais très bien. De ta pensée éteinte, de ta chair brûlée, je respire ton sordide parfum, me noie et me grise l’esprit alors que non loin je LE vois, LUI, il tient dans ses dents nos âmes humaines, il les grignote, bouchée après bouchée, les savoure tel un délice divin et céleste, laissant derrière lui tout cœur mort et glacé, que toi tu viens marquer du sceau des condamnés à l’aide de l’éclair et du marteau. Pauvres fous. Tu n’es pas mieux que celui qui manie ces ficelles qui nous remuent. L'éteignoir sur les yeux, la torche au poing, je suis la lumière, la lueur au fond du tréfonds, mais l’envie de souffler sur l’oriflamme me prends soudain, étouffer cette flamme, nous enfoncer plus creux encore dans les ténèbres, ainsi dans l’obscurité, tu vas peut-être voir danser les ombres parmi les ombres. Aveugle, faible, lâche ! Aie au moins la putain de décence d’assumer ta déchéance ! Tu crois réellement en ce que tu craches et baves, présentement ?  Tu crois réellement que je suis l’origine de ton Mal de l’âme ? Froussard, fuyard, pauvre fou, tes démons te hantent depuis des années, Ils se sont immiscés en ton œil qui veut s'ouvrir, en vain, le miroir de ton âme reste à jamais souillé par les cicatrices de ce temps horrifique, Ils versent le sommeil en tes yeux, t’ont durant quelques années bercé dans un rêve, mais tôt ou tard l’on finit toujours par ressurgir du néant et une fois éveillé… tout ce qu’il nous reste à faire est de prier. C’est ce que j’ai fait pour toi, l’abomination au cœur, la rage au ventre, l’hérésie dans l’âme, je me suis agenouillée, j’ai ployé le dos vers les univers juchés, j’ai joints les mains et j’ai réitéré : Notre père, petit enfoiré, qui n'est, en la miséricorde, fatalement pas aux cieux, vas te faire foutre ! Et ainsi mon âme est devenue Bourreau, ainsi je suis devenue la Plaie, ainsi je suis devenue le couteau, pour qu’au fond du tréfonds de nos tombeaux, je devienne celle qui a l'éteignoir sur les yeux et la torche au poing. Si tu crois du plus profond de ton cœur martyrisé que j’ai pris plaisir à nous mutiler, c’est que tu n’es pas mieux que Lui et qu’entre tes canines de sale chien docile, tu tiens nos âmes humaines, les grignote, bouchée après bouchée et les savoure tel un délice divin et céleste !

Je reconnais ma nuit et je reconnais ma cendre. Si pour nous sauver je dois nous assassiner, que sur mon front se grave alors le sceau du condamné et que sur le bûcher ma tête soit coupée ! Je ne suis pas celle qu’Il croit, je ne suis pas celle que tu vois, je suis Charlize Edelmira Flores. Il va se souvenir de mon nom, ce connard, parce qu’en sa mémoire tortueuse, j’y grave aussi le sceau maudit ! La Haine est le tonneau qui rend notre sortilège plus beau, dans la mer rouge de notre monde, je déverse de grands seaux pleins du sang et des larmes de nos deux cœurs fauchés à mort. Je ne crois pas à l’Enfer, donc nous n’y sommes pas !

Cesses de compter. Survis. Survis, Gray. Notre père, petit enfoiré, qui n'est, en la miséricorde, fatalement pas aux cieux, vas te faire foutre ! Et toi, vulgaire récipient de cet esprit vaurien, cordialement, pour l’amour du Ciel, reviens sur Terre. Je traîne mon corps de liane vers ta silhouette qui profane, avec toi, seulement avec toi, uniquement pour toi, face à toi, je m’agenouille, j’accepte de me rendre plus douce, plus tendre, ployant, pour la première fois depuis mon anéantissement, mon dos bourrelé par les lézardes de nos hécatombes, l’offrant au lustre de cette pitié d'un ciel toujours incorrigible alors qu’entre mes paumes laqués par les couleurs du carnage s’emprisonnent tes organes auditifs, bouclier cuirassé contre lequel se répercute les échos et le chant de ton agonie. Ô, oui, Enfer et Damnation, je les entends, ces voix, ces hurlements, ode à la mort, marasme de notre sort funèbre ! Sur toi mes nuits immortelles se referment, nos chairs ruisselantes comme le diamant se rencontrant pour la toute première fois lorsque nos fronts se prennent doucement pour appuie, mes lèvres effleurant à l’ivresse de tes prières l’arrête de ton nez, mon souffle enfantant sur tes chairs glacées les douceurs éphémères de la chaleur saisonnière.  

Vingt-trois. Vingt-quatre. Vingt-cinq…

- Fermes les yeux.

Le silence est là. Je sais qu’il est là. Je sais que tu l’entends. Ne le nie pas. Mes paumes se pressent doucement sur tes oreilles, sentant presque se déferler entre mes phalanges la liqueur laquée par les couleurs de nos hécatombes. Grondent pour une dernière fois les tambours de notre guerre.

- Fermes les yeux, Gray.

Sur tes yeux je dépose l'éteignoir et à ta main enchaînée je suspends la torche. La lumière, la lueur au fond du tréfonds. Souviens-toi, laisse la briller, pour cette fois seulement, que ses lèvres flamboyantes se déposent sur nos chairs, que l'aube réchauffe nos deux fronts scellés l’un à l’autre.

Dis-moi, où vas-tu courir la nuit, lorsque tout périt dans le soufre enténébré de Ses infâmes délectations ?

« Je cours entre ces pâturages de verdure et de soie. »
Je vais prier.
« Je cours entre les arbres de cette forêt que tu ne vois pas. »
Je vais damner.
« Pour oublier l’obscurité de ces fous à lier, je me perds dans les méandres de mon esprit torturé et de ces êtres à qui j’ai promis de ne pas me faire tuer. »
Je vais profaner.
« Je cours et vogue entre les rives du désespoir et du vague à l’âme qui sur les rochers de mon âme en mille morceaux viennent s’effriter. »
Je vais jurer.
« Je n’ai jamais cessé de lutter mais aujourd’hui je suis fatigué. »
Je vais pleurer.
« Pardonnes-moi l’ignorance et l’affront de nos maigres espérances. Pardonnes-moi l’écho de ces maux que sur toi j’en ai fait fardeaux. Car cette haine qui te dévore n’est hélas que le son de ma propre mort. »
Je vais hurler.

Pardonne-moi. Je t’en prie, pardonne-moi. Maintenant, tu sais. Maintenant, tu vois. Maintenant, tu comprends. Roi et Reine de ce royaume que nous reconnaissons à peine, l’âme en peine, le corps bourrelé de ces choses si vaines, maintenant tu sais, maintenant tu vois, maintenant tu comprends, maintenant tu le trouve, ce fil, le fil de la liberté. Tout ce que j’ai fait, tout ce que je nous aie infligé, c’est pour l’emprisonner Lui et te délivrer toi… Sens le poids de ces chaînes qui s’étiole, sens le baiser divin et céleste de cette lueur qui enfin brille sur tes chairs trop grêles.

- Ouvres les yeux, Gray.

Ouvres les yeux, cours, cours entre ces pâturages de verdure et de soie. Vois ce que moi je ne vois pas, toi libéré de tes chaînes, moi, le dos toujours ployé au lustre de cette pitié d'un ciel toujours incorrigible, mes poignets désormais entravés par tes chaînes grinçantes en ce gouffre où enfin le fil de la liberté est trouvé. J’ai à nouveau renversé les vapeurs récalcitrantes de l’Enfer, je prends sur moi toute ta souffrance, toute ta folie, je suis le récipient de ton esprit grugé par l’hérésie. Et je prie. Et je damne. Et je profane. Et je jure. Et je pleurs. Et je hurle. Âme de suppliciée, je suis tes chaînes qui désormais m’enchaînent et je suis servile à ton corps enfin libéré. Sur tes yeux je dépose l'éteignoir et à ta main délivrée je suspends la torche. Ouvres les yeux, cours, cours entre ces pâturages de verdure et de soie. Attrape ce foutu fil, Gray et échappe toi ! Le silence est là. Je sais qu’il est là. Je sais que tu l’entends. Ne le nie pas. Écoute-le…

SKYLAR : « Gray. »
CALYPSO : « Je me protègerai autant que je le fais pour toi. »
ARIZONA : « J'ai vendu mon âme au Diable pour diner à sa table et lorsque viendra mon heure, je serais celle qui en sa coupe répandra le venin. Voilà pourquoi je suis restée, parce que j'ai choisi d'être le visage de sa fin et peu importe les crimes inscrit en mes mains, je ne regrette rien. »
SALEM : « Je nique le Diable et tu me fais la joie de niquer tes démons ? »
GRAY : « SURVIS ! TU M’ENTENDS SALEM ?! SURVIS ! »

Maintenant, tu sais. Maintenant, tu vois. Maintenant, tu comprends. Alors échappes-toi. Attrape ce fil. Survis. Survis, Gray. Cours, cours entre ces pâturages de verdure et de soie…

Ne lance plus aucun regard sur moi. Je ne suis plus là, sur l’autel des sévices, j’ai immolé mon sacrifice, ta souffrance m’écartèle, les chaînes m’interpellent, tirent sur mes membres bientôt disloqués, désarticulés et arrachés. Je ne suis plus qu’une pourpre effusion de nos hécatombes. Grondent pour une dernière fois les tambours de notre guerre. J’ai reversé les vapeurs récalcitrantes de l’Enfer. Et de moi il ne reste désormais que ces particules ridicules asservies qu’à Ses fantaisies malades. Je suis ces incertaines, comme la roue et la poussière.

Et de l’autre côté, sur les trônes de fer, la vie s’est installée, d’avant en arrière, elle va et revient…
Reviens. Gray. Reviens.
Ouvres les yeux.


Dernière édition par Charlize E. Flores le Ven 6 Mai - 22:04, édité 1 fois
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Charlize E. Flores

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Charlize E. Flores

❖ Date de naissance : 09/04/1990
❖ Barge depuis : 15/07/2015
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❖ Âge personnage : Trente balais.
❖ Profession : Dirigeante des Sans-Faction, stripteaseuse dans un nightclub crade chez les SDF et membre de la résistance.
❖ Faction : Sans-Faction, comme une grosse merde. (Ex Sincère, née Altruiste.)
❖ Forces & Faiblesses : Un glorieux mélange d’alcoolisme trop assumé et une poisse légendaire.
❖ Philosophie : Don't be a drag just be a queen.
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